« Mbata ya Bakolo » II : la VSV se dit préoccupée par la reprise de l'opération

Mercredi 20 Mai 2015 - 16:15

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Selon l'ONG basée à Kinshasa, plus de deux-cents ressortissants de la RDC en situation irrégulière refoulés du Congo-Brazzaville, ont débarqué lundi et mardi au Beach Ngobila.

Depuis le début de la semaine, le Beach Ngobila accueille par vagues successives des ressortissants de la RDC refoulés du Congo Brazzaville. Ils proviennent essentiellement de Pointe-Noire et de Dolisie où ils avaient été interpellés avant d’être ramenés à Kinshasa via Brazzaville. Ces citoyens de la RDC, autant que d’autres étrangers en situation irrégulière, font les frais de la nouvelle opération de police lancée jeudi dernier par les autorités du Congo Brazzaville. Entre lundi et mardi déjà, l’on dénombrait quelque deux-cents refoulés de la RDC arrivés à Kinshasa sans rencontrer sur place une structure d’accueil censée organiser leur retour. En RDC, le gouvernement se dit surpris de la reprise de cette opération. Le vice-ministre des Congolais de l'Étranger, Antoine Boyamba, s'étonne que l'opération reprenne sans que Brazzaville n’ait informé Kinshasa.    

Cette phase II de l’opération « Mbata ya bakolo » n’est cependant pas exempte de critique. À l’instar d’une certaine opinion au Congo Brazzaville qui déplore la manière dont est conduite cette opération de police émaillée, selon l’Église catholique congolaise et une ONG locale, « de nombreuses violations des droits de l’Homme », Kinshasa observe avec anxiété la nouvelle tournure des évènements. En attendant une réaction officielle du gouvernement, les organisations de défense des droits de l’Homme sont montées au créneau pour exprimer leurs vives préoccupations  à ce sujet. Tel est le cas de la Voix des sans-voix pour les droits de l'Homme (VSV) qui parle de « traque et d'expulsions massives des ressortissants de la RDC et d'autres pays africains installés dans le sud du Congo voisin ». Tout en demandant au  gouvernement de prendre des mesures pour accueillir et héberger les personnes refoulées de Brazzaville, cette ONG exhorte la communauté internationale « d’interpeller le plus tôt possible » les responsables des bavures policières ayant entaché ladite opération  pour que les expulsions aient lieu désormais « dans des conditions respectueuses de la dignité humaine ».

Du côté des autorités policières de Pointe-Noire, la sérénité reste toujours de mise. L'opération, à en croire le porte-parole de la police Jules Monkala Tchoumou, s'était jusque-là traduite par l'interpellation de 1150 personnes de toutes nationalités dont 642 ressortissants de la RDC. Il balaie d’un revers de la main toutes les accusations en rapport avec les éventuelles violations et autres bavures ayant caractérisé la reconduction à la frontière des étrangers en situation irrégulière.  Rappelons que la première phase de l'opération « Mbata ya bakolo » avait été lancée en avril 2014 à Brazzaville et elle a contribué à tendre considérablement les relations entre les deux Congo.

Alain Diasso

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