Média : les travailleurs de DVS+ en grève

Mardi 29 Octobre 2013 - 16:13

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Le collectif des travailleurs de la chaîne privée audiovisuelle de Pointe-Noire DVS+ a déclenché une grève illimitée le 29 octobre au matin pour exprimer son mécontentement sur le non-payement de salaires

Les travailleurs de l’un des grands médias audiovisuels de la ville océane, DVS+, réclament le payement de trois des douze mois de salaires impayés pour reprendre le travail. Ils ont posé des obstacles devant les bureaux de leurs responsables pour leur empêcher l’accès.

« L’action de ce jour n’est que l’expression du dépit prononcé des travailleurs de DVS+ qui sont déçus par la volonté manifeste de notre patron, San Martin Diafouka, de maintenir les travailleurs dans un état de précarité. Depuis que DVS+ existe, les travailleurs courent derrière leur salaire alors que c’est un droit pour toute personne qui travaille. Ce n’est pas à nous de le lui rappeler, mais malheureusement la réalité est qu’à la fin de chaque mois, il faudrait que nous soyons derrière notre administrateur pour obtenir notre salaire. C’est une honte pour nous, hommes et des femmes, qui passons à la télé comme à la radio », a déploré Florent Ndinga, journaliste.

Certains collègues ont été chassés des maisons qu’ils louaient. « Depuis le début de la rentrée scolaire, aucun travailleur de DVS+ n’a perçu le salaire et nos enfants sont encore à la maison. Aujourd’hui, nous avons voulu pousser un peu plus loin pour exprimer notre dépit pour que tout le monde sache la réalité que nous avons toujours cachée pour l’honneur de notre maison que nous aimons bien », a-t-il ajouté.

« La semaine dernière, alors que nous réclamions trois mois de salaire, le patron nous a donné les bulletins d'un mois de salaire, mais quand nous sommes arrivés à la banque, on a constaté qu'aucun franc n'avait été versé », a ajouté un autre salarié.

Le Conseil supérieur de la liberté de communication, l’institution  régulatrice des médias au Congo, est informé de la situation puisqu’il avait engagé le dialogue entre la direction et les travailleurs pour mettre fin à la grève du 5 juin. « Il avait donné trois mois pour relancer la maison et avait recommandé à la direction de DVS+ de réengager les syndicalistes licenciés lors de la grève de 2012, d’établir un plan de redressement de DVS+, de le présenter aux salariés et de travailler avec les agents pour réaliser ce plan. Mais, malheureusement après ce délai, rien ne s’est fait. Les deux parties ont été entendues par le conseil il y a une semaine. Nous attendons le rapport du conseil, s’il se prononce pour le retrait de la fréquence ou peut-être une autre procédure de relance de DVS+ », a ajouté Florent Ndinga pour qui le problème de DVS est lié à une mauvaise gestion des fonds.

Le collectif des travailleurs de DVS+ souhaite que le Conseil supérieur de la liberté de communication et l’Inspection du travail prennent la responsabilité d’engager un dialogue entre leur patron et les agents pour réfléchir sur le lendemain de DVS+. « Un journaliste en danger est un danger pour la paix et la démocratie », estime le collectif qui déplore également les licenciements abusifs et l’absence de contrat de travail. « Nous travaillons sans contrat et la société ne paye ni l’impôt, ni la CNSS », soulignent avec amertume les salariés.

 

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le siège de DVS+ à Pointe-Noire. Photo 2 : Les bureaux des superviseurs. Photo 3 : Le bureau de San Martin Diafouka. (Crédit photos Adiac)