Méditerranée : l'UE présente le bilan de l'opération Irini

Vendredi 19 Février 2021 - 12:19

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L’opération maritime de l’UE de surveillance des trafics en Méditerranée a dressé le bilan de ses missions lors d’une audition au Sénat italien.

Irini continue ses surveillances au large des côtes libyennes, a assuré le contre-amiral Fabio Agostini lors d’une séance au Sénat italien. Les visites amicales ou inspections suscitent de façon régulière désormais une protestation de certains pays, notamment la Turquie et la Russie, qui supportent mal un contrôle de leurs mouvements d’armes vers la Libye.

En termes de surveillance maritime

On apprend que depuis le 4 mai 2020, date à laquelle l'opération a débuté ses activités en mer, les agents d'Irini ont enquêté sur 1 560 navires – interpellations par contacts radio, 62 approches amicales – visites consensuelles à bord de navires marchands, 6 inspections - arraisonnements de navires marchands en vue de procéder à la vérification de leur cargaison avec embarquement et vérification en temps opportun du bateau.

Dans un cas, l’inspection a abouti à un déroutement de navire marchand sur un port, pour violation de l'embargo sur les armes. Dans deux cas, ces visites ont suscité un veto de l’État du pavillon -La Turquie - au besoin par la force. Dans un cas, la visite a suscité une protestation officielle -la Russie, a-t-on appris. L’opération a également permis de surveiller les activités dans 16 ports et installations pétrolières libyens.

 

155 vols suspects tracés

En ce qui concerne la surveillance des liaisons aériennes, l’opération Irini a contrôlé 25 aéroports et pistes d’atterrissage, ainsi que 155 vols susceptibles de transporter des cargaisons militaires en provenance et à destination de la Libye.Toutes ces activités ont été menées en respectant pleinement le principe d’impartialité envers les parties belligérantes en Libye, auquel l’opération Irini s’est toujours strictement conformée.

436 séries d’image, 17 rapports, 2 navires, et 3 avions

L’opération a bénéficié d’images satellites fournies, à la demande d’Irini, par Eusatcen, soit un total de 436 séries d’images. Enfin, Irini a envoyé 17 rapports au groupe d’experts sur la Libye de l’ONU, décrivant des violations « possibles ou avérées » de l’embargo. Irini dispose de deux navires sur zone (la frégate grecque Adrias et le patrouilleur de haute mer italien Borsini P-491), qui a pris le relais le 20 janvier de Cigala Fulgosi. Dans les airs, trois avions de patrouille, fournis par le Luxembourg, la Pologne et l’Allemagne, sont de permanence ainsi qu’un drone italien. Deux autres avions, grec et français, sont mis à disposition de façon occasionnelle.

L’opération Irini, du nom de la déesse grecque de la « paix », a été planifiée dans un délai très court et lancée fin mars 2020,  par une décision du Conseil de l’Union européenne. Sa mission principale est la mise en œuvre de l’embargo sur les armes à destination de la Libye en vertu des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. L’opération poursuit aussi des tâches secondaires, telles que la surveillance du trafic de pétrole en provenance de Libye, la participation à la lutte contre la traite des êtres humains et les activités de contrebande - par la surveillance aérienne - et la contribution à la formation des gardes-côtes et de la marine libyens.

Noël Ndong

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