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Michaëlle Jean, ex-gouverneure générale du Canada, engagée pour Haïti

Lundi 3 Mars 2014 - 0:45

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Michaëlle Jean est haïtienne, née à Port-au-Prince en 1957. Elle fuit son pays tenu par François Duvalier, et, comme beaucoup de ses compatriotes, se réfugie au Québec. Elle y suit des études de langues (elle parle couramment le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol et le créole haïtien) et de littérature

Michaëlle Jean, ancienne gouverneur général du Canada Parallèlement, elle se joint à un groupe de soutien aux femmes victimes de violences conjugales et contribue à la réalisation d’un réseau de refuges d’urgence dans la province québécoise. Elle coordonne un travail de recherche approfondi sur le sujet, qui donne lieu à la première enquête jamais effectuée en Amérique du Nord sur les agressions sexuelles. Michaëlle Jean se fait remarquer par les médias canadiens et devient journaliste au sein des plus grandes rédactions du pays, réalisant des documentaires engagés, traitant souvent de la situation haïtienne sous Duvalier.

Le 4 août 2005, elle devient la vingt-septième gouverneure générale du Canada, et première Noire à occuper cette fonction. Dès son installation, elle développe sa volonté d’unir le pays (le Canada est anglophone, le Québec est francophone) en « brisant les solitudes », une volonté qui s’inscrit pour le bien des relations entre les différentes communautés d’un Canada multiculturel.

Quelques mois après la fin de son mandat de gouverneur du Canada, elle est nommée envoyée spéciale de l’Unesco en Haïti et affirme ses priorités d’action pour son pays natal dès son investiture : « J’accepte cette importante mission qui m’est confiée par l’Unesco, armée de la conviction profonde qu’il ne peut y avoir de développement humain ni durable en Haïti sans mettre un accent fort sur la construction d’un système d’éducation publique accessible et de qualité. » Six mois auparavant, les aléas de la nature ont fait 300 000 victimes et ravagé 80% des infrastructures scolaires à Haïti. La communauté internationale s’est engagée à consacrer 11 milliards de dollars à la reconstruction du pays. Aujourd’hui, Michaëlle Jean se bat pour que ce pacte se traduise par des fonds, des sommes concrètes versées au pays.

Au moment de sa nomination à l’Unesco, Michaëlle Jean crée une fondation à son nom grâce à une contribution de 3 millions de dollars, don du gouvernement canadien. Quatre ans après le séisme haïtien, Michaëlle Jean se rend presque tous les mois sur place pour suivre les avancées. Parmi les actions engagées : la formation de 350 maçons à la construction antisismique, des équipements scolaires, des formations journalistiques, des aides dans les secteurs culturels ou encore météorologiques. En 2013, l’Unesco annonçait la reconstruction du nouveau campus de l’université d’État d’Haïti, qui accueille depuis peu 2 000 étudiants,  ainsi que du parc industriel de Caracol ; le plan d’aménagement du parc national historique ; la restauration de maisons de bois ; la reconstruction des ministères et de nombreux logements sociaux pour compléter la relocalisation des 300 000 sinistrés qui vivent toujours dans les camps et dont le nombre s’élevait à 1 600 000 au plus fort de la crise en 2010.

Morgane de Capèle

Légendes et crédits photo : 

Michaëlle Jean, ancienne gouverneur général du Canada ©DR