Minusca : le contingent de la RDC indésirable

Dimanche 10 Janvier 2016 - 13:32

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Au-delà des aspects touchant essentiellement à la performance, des indiscrétions allèguent que le bataillon de la RDC n’était plus en odeur de sainteté avec le secrétaire général de l’ONU à cause des multiples exactions qui leur étaient imputées.

Des dix mille hommes que compte la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), il faudrait désormais soustraire 807 soldats et 118 policiers congolais. Ce contingent de la RDC ne fera plus partie de la Minusca. Ainsi en a décidé l’ONU via son porte-parole Stéphane Dujarric dans un récent communiqué. Tout en remerciant la RDC d‘avoir contribué à l’action de sa mission en République centrafricaine par la présence des casques bleus congolais, l’ONU a toutefois relativisé sur leur performance estimant que, quoique les progrès aient été accomplis, le contingent congolais ne répond que partiellement aux exigences de l'ONU en matière d'équipement, de contrôle, du recrutement et de niveau de préparation au combat. Bien qu'il y ait des améliorations entre la première visite de pré-déploiement en novembre et la seconde en décembre, le département de maintien de la paix de l’ONU a estimé que « les progrès accomplis jusqu’à présent remplissent seulement en partie les critères établis par les Nations unies ».

En tout état de cause, il a été indiqué que ce bataillon de la RDC ne sera pas remplacé, le temps de trouver un nouveau pays contributeur des troupes pour pallier le déficit créé par le retrait des troupes congolaises. En attendant d’être officialisé, la Mauritanie pourrait se porter garante pour fournir de nouvelles troupes aux fins de maintenir l’équilibre dans les effectifs de la Minusca. Au-delà des aspects touchant essentiellement à la performance, des indiscrétions allèguent que le bataillon de la RDC n’était plus en odeur de sainteté avec le secrétaire général de l’ONU à cause des multiples exactions qui leur était imputées. Le contingent congolais est cité dans au moins quatre affaires de viol sans oublier les « délits de droit commun tels que le vol et le racket » dont il s’est rendu coupable ces dernières années.

Alors que la commission d’enquête mise en place par Kinshasa a conclu à l’innocence de ses trois casques bleus mis en cause et dénoncé un montage, l’ONU a persisté à croire qu’il y avait bien anguille sous roche. Faisant fi de ce rapport d’enquête gouvernemental, Ban-Kin moon est resté constant dans sa lutte contre les unités qui compromettent par leurs actes délictueux l’image de l’organisation et de ses valeurs. D’où les violences sexuelles imputées aux casques bleus ou à tout autre personnel onusien sont-elles sanctionnées avec la dernière énergie. Limogé après des révélations d’abus sexuels commis sur des enfants par des casques bleus, le général Babacar Gaye, chef de la Minusca, en sait quelque chose. Ban-Ki moon s’est même dit prêt à « rapatrier des contingents entiers » si les États ne punissaient pas les coupables. Le retrait du bataillon de la RDC de la Minusca procède donc de la volonté d’assainissement de l’espace onusien au niveau de toutes ses missions de maintien de la paix, tant en Afrique qu’ailleurs. Pour rappel, le contingent de la Minusca en synergie avec la force française « Sangaris » s’emploie à stopper le cycle de violences intercommunautaires meurtrières qui secoue la Centrafrique depuis fin 2013.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des casques bleus de l'Onu

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