Mobile money: plus de 1 100 milliards de dollars de transactions en Afrique en 2024

Mercredi 28 Mai 2025 - 11:35

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L’Afrique reste l’épicentre des services financiers sur mobile dans le monde. C’est ce qui ressort du document « Les services de mobile money dans le monde 2025 » du rapport du GSMA, l’association professionnelle basée à Londres qui rassemble les opérateurs mondiaux.

En 2024, le nombre de comptes enregistrés dans le monde a augmenté de 14 % et celui de comptes actifs de 11 %, crevant une nouvelle fois les plafonds. Sur les 2,1 milliards de comptes utilisateurs de mobile money enregistrés dans le monde l'année dernière, plus de 1,1 milliard le sont en Afrique subsaharienne (+19 %), un autre record. Et la proportion est la même pour les comptes actifs dont le nombre s’élève à 283 millions (+12 %), sur un total mondial de 514 millions. La plupart des nouveaux comptes proviennent d’Afrique de l’Est (32%) et d’Afrique de l’Ouest (21%), avec tous les grands opérateurs. Ces deux régions abritent respectivement 149 millions d’utilisateurs actifs (+12 %) et 97 millions (+13 %) et sont suivies par l’Afrique centrale (32 millions de comptes actifs en hausse de 13 %). Au total, 165 services différents de mobile money sont recensés par GSMA sur le continent, soit la moitié de tous les services offerts dans le monde. Du côté des évolutions technologiques, le rapport reste muet sur la 5G et sur l’intelligence artificielle, qui a fait toutefois l’objet d’un rapport en 2024.

En matière de transactions au plan mondial, en 2024, près de 108 milliards d’opérations (+20 %) totalisant plus de 1 680 milliards de dollars (+16 %) ont transité sur les comptes de mobile money. Et là encore, l’Afrique se taille la part du lion. Le rapport GSMA estime à 15 % la hausse des transactions en valeur sur le continent qui ont atteint un record de 1 100 milliards de dollars ! Le montant total des transferts internationaux a augmenté de 22 % pour atteindre 34 milliards de dollars, l’Afrique subsaharienne représentant la part la plus importante (70 %) de ces transferts au plan mondial. La contribution du mobile money à l’économie des pays africains disposant d’un service est passée de 150 à 190 milliards de dollars entre 2022 et 2023 (dernier chiffre estimé), pour atteindre 4,5 % de leur produit intérieur brut (PIB). Une proportion bien plus élevée que la moyenne mondiale estimée à 1,7 %. Cette contribution est supérieure à 5 % du PIB au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Sénégal et au Liberia. En Afrique de l’Est, elle dépasse 5 % au Kenya, au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie.

Selon un autre rapport du GSMA, l’écosystème du mobile contribuerait à 7 % du PIB régional en Afrique subsaharienne en 2023, soit 140 milliards de dollars, un chiffre qui pourrait atteindre 170 milliards de dollars en 2030. Enfin, sur les enjeux en 2025 et au-delà, pour le secteur, le rapport détaille différents points : les fraudes et la cybersécurité, le risque de solvabilité et de surendettement des utilisateurs, la réglementation, l’interopérabilité des services et, au premier chef, les inégalités entre hommes et femmes dans les usages. Au Nigeria, 39 % des hommes déclarent un usage du mobile money de moins de trente jours contre seulement 20 % des femmes. Une dichotomie qui est bien moins forte au Kenya, pays pionnier sur le continent, où cette proportion respective est de 93 % contre 89 %.

Noël Ndong

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