Modification de la Constitution : la mise en garde de l’administration Obama

Mardi 25 Mars 2014 - 15:56

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Bien que rien de précis ne soit encore fixé quant à la modification de la Constitution précisément en son article 220 à la base d’une vive controverse dans la classe politique par ces temps qui courent, l’administration Obama a tenu à recadrer les choses par l’entremise de Russ Feingold.

 Interrogé sur le sujet dans une récente interview accordée à RFI, l’envoyé spécial du président américain,Russ Feingold, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour interpeller le chef de l’État congolais, Joseph Kabila, mais aussi le rwandais Paul Kagame et le burundais Pierre Nkurunziza par rapport aux velléités de retouche de leurs Constitutions respectives.

La RDC, le Rwanda et le Burundi se trouvent, en effet, en plein dans le processus électoral et la tentation de modifier la Constitution est grande dans ces trois pays des Grands lacs, a reconnu Russ Feingold. Et il les invite à respecter leurs Constitutions respectives y compris les dispositions sur la limitation du nombre de mandats. « Ce n'est pas une bonne pratique de modifier la Constitution simplement pour le bénéfice de celui ou de ceux qui sont au pouvoir », a-t-il martelé tout en se réservant de divulguer la réaction américaine si jamais ces trois États venaient à enfreindre cette mise en garde. « Ce n'est qu'une hypothèse pour le moment. Nous verrons comment y répondre si la situation se présente », a-t-il laissé entendre.

Pour lui, cette exhortation tient lieu d’un conseil aux chefs d’État précités qui ont intérêt à respecter leurs Constitutions. « Ce que j'espère, c'est que chacun de ces dirigeants va voir à quel point c'est important que leur Constitution soit respectée. C'est ce qui va aussi conditionner la manière dont sera perçu leur héritage politique en tant que dirigeants de leurs pays », a-t-il expliqué. Le respect de la Constitution, dans son entendement, est « très important pour la population pour qu'elle ait l'impression de pouvoir participer et choisir son président ». Et Russ Feingold  d’ajouter qu’il est tout aussi important « pour la réputation internationale de ces pays, de prouver qu'ils peuvent avoir des transitions pacifiques ». Ce qui importe à la fin, a-t-il conclu en s’appuyant sur le credo de Barack Obama, c’est l’avancement du continent noir qui a plus que jamais besoin des institutions fortes plutôt que des hommes forts.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Russ Feingold