Opinion

  • Éditorial

Mutisme

Mardi 7 Avril 2015 - 11:13

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Il y a, d’un côté, les politiques qui s’enflamment pour ou contre le changement de Constitution, qui discourent à l’infini sans savoir le tour que prendra le débat sur la gouvernance publique, qui tentent d’imposer le calendrier et le programme de la future concertation citoyenne. Et, de l’autre côté, il y a l’homme qui décidera, conformément aux dispositions de la Constitution en vigueur, s’il convient ou non d’adapter la Loi fondamentale aux réalités du temps présent.

Les premiers ne sont nullement maîtres du jeu contrairement aux apparences. S’il est vrai que le temps viendra où ils auront un rôle important à jouer dans le nouveau dialogue national, ils ne savent ni où, ni quand, ni comment se fera leur apparition sur la scène publique. Ce qui les conduit, hélas, à tenir des propos peu raisonnables, parce que non fondés, sur le projet auquel travaille la plus haute autorité de l’État, à savoir le Président de la République.

Ils ont d’autant plus tort d’agir ainsi que l’homme, Denis Sassou N’Guesso, a montré à maintes reprises, aussi bien lorsqu’il exerçait le pouvoir que quand il s’en trouvait écarté, sa capacité à observer la scène politique et les acteurs qui s’y pressent. Regarder, scruter, écouter, analyser sans dévoiler sa stratégie a pour lui l’avantage d’amener alliés et opposants à dévoiler leurs véritables intentions en exprimant leurs ambitions, voire même leurs calculs. Cela lui permettra, le moment venu, de savoir sur qui il peut compter réellement pour appuyer et accompagner les réformes proposées au peuple congolais.

Ce qui se joue dans le moment présent n’est pas seulement la révision ou le changement de la Constitution. C’est aussi la conduite de l’État dans les dix ou quinze années à venir, avec l’émergence et, donc, l’installation aux commandes d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes. Dans un moment comme celui-ci, l’on peut tenir pour certain que le Président de la République consacre toute son attention à cette question car c’est de la réponse qui lui sera apportée dans les mois à venir que dépendra au final la stabilité du Congo.

Au-delà du temps présent, préparer le futur, voilà le véritable enjeu du débat qui ne tardera plus à s’engager sur la scène publique.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 16/5/2024 | Déferlement
▶ 15/5/2024 | Réponse
▶ 14/5/2024 | Conflit d’intérêts
▶ 13/5/2024 | Surcharge !
▶ 11/5/2024 | Passer à l'acte
▶ 11/5/2024 | Investir dans le sport
▶ 10/5/2024 | A la peine !
▶ 4/5/2024 | Récemment le 3 mai
▶ 2/5/2024 | Quel sort !
▶ 1/5/2024 | Suspense