Naufrage au port de Brazzaville : des responsabilités établies

Dimanche 11 Juin 2023 - 14:00

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Les différents services de l’Etat évoluant au Port autonome de Brazzaville et ports secondaires (PABPS) ont « fortement contribué » à la survenance du naufrage d’une embarcation qui a occasionné la mort de cinq personnes dont une femme, le 19 mai dernier, au Port de Brazzaville, a révélé le rapport d’enquête de la commission mise en place par la tutelle pour en déterminer les causes principales et secondaires.

Le ministre de l’Economie fluviale et des Voies navigables, Guy Georges Mbacka, a réuni le 9 juin à Brazzaville toutes les parties prenantes aux fins d’établir les responsabilités individuelles et collectives et lui permettre, le cas échéant, de prendre les mesures conservatoires appropriées. Etaient réunis autour du ministre le directeur général PABPS et son adjoint, le directeur général de la navigation fluviale (Digenaf), le représentant de Terminaux du bassin du Congo (TBC), les commissaires du beach et de la gare à passagers, le chef du bureau principal de la douane du beach. Ces derniers ont été tous entendus par la commission « sur les graves défaillances relevées dans le rapport d’enquête, lesquelles ont fortement contribué à la survenance de cette catastrophe».

« Le drame du 19 mai 2023 a mis à nuit les pratiques frauduleuses qui ont pris corps au port autonome de Brazzaville et à la Digenaf. Notre mission est de, entre autres, garantir les intérêts de l’Etat ; veiller au respect des lois et règlements de la République. Nous ne sommes pas venus à ce ministère pour nous faire applaudir ou garantir les intérêts des Congolais inconscients qui sont là que pour créer les problèmes à l’Etat », a mis en garde le ministre de l’Economie fluviale et des Voies navigables, précisant que des mesures conservatoires seront prises et soumises à l’intention du Premier ministre.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets

Le 5 décembre 2022, un incendie grave c’était produit au port de Yoro, mettant en danger le quartier Mpila et les tours jumelles. Ce qui avait poussé le gouvernement à prendre des mesures administratives fermes afin de mettre un terme au trafic illicite à l’origine de cet incendie qui a fait officiellement un mort et occasionné de nombreux dégâts matériels. Hélas, le trafic illicite au port de Yoro a été intensifié actuellement, a regretté le ministre Guy Georges Mbacka. « Les chargements et des déchargements se font de nuit avec la complicité des services de l’Etat qui sont pourtant chargés de garantir ses intérêts et de mettre de l’ordre. Des cargaisons de carburant subventionné par l’Etat traversent nos frontières à travers le port de Yoro et d’autres petits ports secondaires de fortune au vu et au su des services de l’Etat chargés de mettre de l’ordre », a-t-il déploré.

 D’après le rapport produit par la commission d’enquête, le drame du 5 décembre 2022 a été occasionné par l’irresponsabilité de certains cadres et agents du port autonome de Brazzaville à la Digenaf. « Nous pouvons aussi dire que c’est à cause de l’impuissance des autres services qui évoluent au port, notamment la police, la douane et du manque d’intérêt de notre partenaire TBC qui n’est préoccupé que par l’argent qu’il doit recevoir. Ce dernier n’est pas préoccupé par l’application des lois de la République », a conclu Guy Georges Mbacka.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les acteurs des différents services réunis autour du ministre Guy Georges Mbacka/Adiac

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