Niger : Boko Haram revendique l'attaque sanglante de Diffa

Mardi 15 Décembre 2020 - 12:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le groupe jihadiste nigérian, Boko Haram, a revendiqué l'attaque sanglante dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria, qui a fait au moins 27 morts le weekend dernier.

 « Nous, combattants de Jama'atu Ahlissunnah lid Da'awati Wal Jihad, sous le commandement d'Abubakar Shekau, informons le monde que nous sommes responsables de l'attaque sur la ville de Diffa, en République du Niger », a déclaré un djihadiste le visage recouvert d'un turban en camouflage, dans une vidéo de propagande envoyée dimanche soir.

« C'est pour vous prévenir qu'à l'approche des festivités d'infidèles, il n'y aura pas de paix », annonce-t-il à une dizaine de jours des fêtes chrétiennes de Noël, souvent meurtrières dans le nord-est du Nigeria, bastion du groupe.

L'assaut a coûté la vie à 27 personnes. Sur le plan matériel, environ 1000 maisons ont été détruites, le marché central et de nombreux véhicules incendiés. Les déplacés vivant dans la localité dénoncent l’incurie des pouvoirs publics.

« Notre localité a été abandonnée par le gouvernement local. Ce n’est plus un endroit paisible. Boko Haram nous a perturbés. Nous demandons au gouvernement de nous ramener sur la terre de nos pères », a fait savoir Abubakar Talba, réfugié dans le camp de Diffa.

La localité de Toumour a été détruite à 60 %, selon les autorités. Elle est située dans la région de Diffa qui abrite,  à en croire l’ONU, 300 000 réfugiés  qui ont fui les exactions des groupes djihadistes. Des déplacés qui disent vivre dans des conditions insoutenables.

« Nous sommes fatigués de vivre à Diffa, au Niger. Nous sommes en difficulté et préoccupés par la faim. Il n'y a pas de terres cultivables , pas de commerce; nous ne pouvons rien faire ici », souligne Abubakar Talba.

Suffisant pour susciter le désir du retour au bercail. L’assaut de samedi contre la ville de Toumour est intervenu à quelques heures du démarrage des élections municipales et régionales au Niger.

Depuis 2016, le groupe Boko Haram est divisé en deux factions : celle d'Abubakar Shekau, le chef historique du groupe, et l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), affilié à l'organisation Etat islamique (EI) - notamment installé autour du lac Tchad.

La branche d'Abubakar Shekau a revendiqué le meurtre d'au moins 76 travailleurs agricoles dans le nord-est du Nigeria, début décembre, lors d'élections locales. Iswap cible davantage ses attaques contre des objectifs militaires et organisations humanitaires internationales.

Le conflit djihadiste a fait 36 000 morts au Nigeria et plus de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer. Il s'est étendu au Tchad, Cameroun et Niger, pays voisins du bassin du Lac Tchad.

Josiane Mambou Loukoula

Notification: 

Non