Nord-Kivu : Tension à Béni et Butembo

Les récentes tueries et crimes enregistrés au Nord de la province du Nord-Kivu depuis le début de l’année 2021ont fait monter d’un cran la tension à Beni et Butembo. Plusieurs appels à des manifestations ont été lancés notamment contre la Monusco alors que les autorités publiques craignent une infiltration des groupes Maï-Maï au sein de la population? visant à commettre des exactions.

Face à la situation explosive, le Conseil urbain de sécurité de la ville de Beni a interdit, le dimanche 4 avril, toutes les manifestations «jusqu’à nouvel ordre» pour prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public. Le maire par intérim de Beni, Modeste Bakwanamaha met en garde ceux qui tenteraient de violer cette mesure, annonçant que les forces de défense et de sécurité sont déjà prévenues pour faire face à la situation.

Pour sa part, le maire de Butembo, Sylvain Kanyamanda, réagissant aux appels à la violence lancés par des organisations de la société civile du grand Nord contre les humanitaires et la Monusco, a lancé un appel au calme, le dimanche 4 avril. L’autorité locale qui s’est adressé spécifiquement aux jeunes, compte sur la responsabilité des uns et des autres pour la survie de tous.

Depuis le mois de mars, le groupe de pression « Veranda Mutsanga », a lancé une série de manifestations pour décrier la recrudescence des tueries des civils dans le Grand Nord. Aussi, la population de cette même partie du pays avait accordé un ultimatum d’un mois, courant du 25 mars, aux autorités provinciales et nationales, les enjoignant de mettre fin aux massacres de Beni, aux coupeurs de route et aux différentes tracasseries. Les manifestations qui s’en sont suivies ont paralysé les activités socio-économiques dans les villes de Beni et Butembo.

Réagissant à cette tension, le chargé de l’idéologie du mouvement Filimbi/Nord-Kivu, Hervé Amani Chebeya, a appelé les jeunes à manifester pacifiquement et non par la violence pour réclamer la paix à Beni.