Occupation de Bunagana : Jean-Claude Katende interpelle l’Assemblée nationale

Mercredi 31 Août 2022 - 17:15

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Le défenseur des droits de l’Homme dit attendre de la chambre basse du Parlement de réclamer au gouvernement central des moyens et des actions pour libérer la cité de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu, qui est sous occupation rwandaise.

 

Le président national de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), Jean Claude Katende, a recommandé l’Assemblée nationale en République démocratique du Congo (RDC) de se mettre au travail afin de réclamer auprès du gouvernement central des moyens et des actions pour libérer la cité de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu, qui est sous occupation rwandaise via le mouvement terroriste M23. « Existe-t-il une Assemblée nationale en RDC ? Une partie du pays est occupée par le Rwanda, mais on ne sent pas la détermination de la chambre basse du Parlement à contraindre le gouvernement à bouter l’ennemi dehors. Silence absolu. Qui doit parler pour le peuple si l’Assemblée nationale se tait pour des raisons politiciennes », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « Pensez-vous que l’ennemi qui occupe Bunagana ne s’organise pas pour y rester le plus longtemps possible ? N’a-t-il pas accès aux ressources financières qui vont lui permettre d’acheter d’autres armes plus sophistiques que celles des Forces armées de la RDC ? »

Jean-Claude Katende note, par ailleurs, que « la diplomatie ne fera rien » dans la résolution de ce problème, notamment pour mettre fin à l'occupation du sol congolais par le Rwanda et les incursions des élements de son armée sur le territoire congolais. A l'en  croire, il faut contraindre le Rwanda à respecter le Congo. Il est noté que cela fait plus de deux mois, depuis que la cité de Bunagana est occupée par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Sur place, la société civile et les autorités locales se disent inquiètes de voir que la rébellion consolide sa présence dans cette région. Elles ont indiqué, mi-août, que, deux mois après cette occupation, la rébellion a déjà installé une administration parallèle dans la cité, où elle a nommé ses dirigeants et fait payer des taxes mensuelles à quelques habitants qui y sont restés. Quatre-vingt-dix pour cent des habitants sont d’ailleurs partis, et vivent dans des camps de réfugiés en Ouganda ou des centres de recueillement dans la province du Nord-Kivu. Ceux qui sont restés ou y sont retournés vivent des jours difficiles. Depuis le mois de juin dernier, le gouverneur militaire a interdit la circulation au poste frontière de Bunagana. Ce qui a mis à mal les activités commerciales.

Des sources notent qu’il n’y a, désormais, que peu de monde dans cette cité. « Une petite poignée de familles seulement, une centaine, ont accepté de retourner dans la cité pour vivre en cohabitation avec les rebelles. Le centre de la ville est occupé principalement par des combattants du M23 et leurs familles. Les ménages qui ont accepté de revenir sont tous concentrés dans trois quartiers : Kanyabihango, Karere et Kibaya. La peur est visible sur les visages. Les personnes rencontrées hésitent à témoigner par peur de représailles », peut-on retenir des témoignages.

Bunagana, rappelle-t-on, était un poste douanier important pour les recettes de la province. La cité est située à plus de 100 km au nord-est de Goma, groupement de Jomba dans le territoire de Rutshuru, à la frontière avec l’Ouganda.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Jean-Claude Katende Photo 2: la population fuyant les hostilités/DR

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