Occupations anarchiques à Brazzaville : les propriétaires terriens rejettent toute implication dans la vente des sites à risque

Jeudi 17 Décembre 2015 - 16:00

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Accusée par le ministre des Affaires foncières et du domaine public, Pierre Mabiala, d’être à l’origine des érosions, glissements de terrains, inondations que subissent les populations dans certains quartiers nord de Brazzaville, la Fédération des terriens du Congo (FTC) a répliqué au cours d’une conférence de presse organisée le 16 décembre dans la capitale.

Le président de la FTC, Aristide Mampouya, qui a animé cet échange, a invité le ministre des Affaires foncières à rechercher les véritables responsables de ces fléaux qui seraient connus de lui, et à les dénoncer. « Ce dernier au lieu d’encourager et féliciter l’apport de la FTC dans l’amélioration, dans une certaine mesure, du climat apaisé dans le secteur du foncier, il excelle au contraire par des retournements imprévisibles et débordants qui lui sont propres, en ne trouvant mieux que de décider de manière autocratique et pour des raisons inavouées la dissolution de la FTC, confondant ainsi les propriétaires terriens et les occupants anarchiques des sites », a-t-il dénoncé.

En effet, lors de sa conférence de presse du 7 décembre dernier, le ministre Pierre Mabiala menaçait de dissoudre les organisations des propriétaires terriens. Il faisait allusion aux occupations anarchiques dans les quartiers nord de Brazzaville, notamment à Ngamakosso et aux abords du viaduc dans le 6e arrondissement, Talangaï. « Cependant sur le terrain, la vérité est autre car l’invasion par des occupants anarchiques des sites inappropriés, non constructibles, transformés en habitations ont exposé les populations à des risques de catastrophes enregistrés ces derniers temps notamment. Se voilant la face, le ministre a déchargé toute sa furie sur les propriétaires terriens, les tenant pour responsables de tous les dégâts causés par les pluies », a expliqué Aristide Mampouya.

Le président de l’Association des propriétaires terriens de Mfoa a également rappelé que de par les dates de sa création le 30 mai 2010 et de sa reconnaissance juridique le 7 mai 2013, la FTC ne pouvait répondre des lotissements anarchiques réalisés sous l’empire du monopartisme dans ces quartiers à risque  (Ngamakosso, Quartiers 67 et 68 de l'Arrondissement 6 Talangaï, Mont Boukiéro). Pour lui, le ministre devrait mesurer l’impact d’une telle décision sur l’ensemble de toute l’armature juridique de la réforme foncière, car la thérapeutique devant enrayer définitivement les érosions et toutes les autres catastrophes dans la ville de Brazzaville ne passerait par la dissolution de la FTC.

« Monsieur le ministre Pierre Mabiala s’est trompé de registre, la FTC ne peut lui servir de bouc émissaire. En tout état de cause, l’acharnement du ministre sur la FTC ne se justifiant pas, les propriétaires terriens demeurent sereins. Nous lançons enfin un appel de ressaisissement à l’endroit du ministre. Au lieu d’entretenir une guéguerre stérile, la FTC estime qu’en travaillant davantage ensemble, la République gagnerait beaucoup plus dans ces avancées vers la gouvernance foncière tant souhaitée par tous », a conclu Aristide Mampouya.

Créée en 2013, la FTC compte actuellement plus de 1000 adhérents à travers le pays. Elle œuvre pour une forme sociale de propriété compatible avec la gestion moderne du patrimoine. Ceci à travers des campagnes de recensement des terriens en vue de l’établissement du fichier national ; la mise en place et le fonctionnement d’un organe de conciliation afin de règler à l'amiable des litiges fonciers entre propriétaires terriens ; la facilitation des transactions foncières entre les acquéreurs privés et publics et vendeurs propriétaires terriens.

 

 

 

 

 

 

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Aristide Mampouya en tenue traditionnelle animant la conférence de presse; les autres membres de la FTC ; crédit photo Adiac

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