ODD 2030 : le monde n’est pas sur la bonne voie

Lundi 20 Mars 2023 - 11:00

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Le patron des Nations unies, Antonio Guterres, a présenté les grandes lignes de « Notre programme commun » qu’il déclinerait au cours de l’année onze priorités, incluant un renouveau du maintien de la paix, une réforme de la finance internationale et un renforcement adapté de l’expertise onusienne pour réussir les Objectifs de développement durable (ODD) et adapter la communauté internationale aux défis à venir.

Le secrétaire général des Nations unies s’est félicité des progrès accomplis par cette organisation et ses Etats membres au cours des dix-huit derniers mois depuis la publication du rapport sur « Notre programme commun », citant particulièrement l’avancée sur les pertes et les dommages climatiques, la reconnaissance du droit à un environnement propre, sain et durable, le sommet sur la transformation de l’éducation, l’accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale et la création d’un bureau des Nations unies pour la jeunesse comme autant d’étapes importantes. Ce qu’il considère comme un début, notant que sur le climat, les conflits, les inégalités, l’insécurité alimentaire, les armes nucléaires, la « situation plus instable que jamais », les formes actuelles de gouvernance étant conçues pour une époque révolue, pas adaptées au monde complexe, interconnecté, en mutation rapide et dangereuse.

D’où l’urgence de faire passer les recommandations de « Notre programme commun », « des idées à l’action, de l’abstrait au concret, afin de dynamiser le Programme 2030 et muer les objectifs de développement durable en une réalité dans la vie des gens partout dans le monde ». Misant sur le sommet des ODD en septembre prochain comme une source de progrès tangibles et d’ « un engagement des Etats membres pour les sauver », Antonio Guterres a rappelé que la rencontre devra reconnaître les changements profonds nécessaires, hiérarchiser et mobiliser les investissements, inclure des mesures visant à garantir que les systèmes internationaux relatifs à la finance, au commerce, à la dette et à la technologie fonctionnent pour les pays en développement et non contre eux. Il a, par ailleurs, réitéré son appel aux pays du G20 d’une relance mondiale des ODD d’au moins 500 milliards de dollars par an pour soutenir les pays du Sud, d’ici au prochain sommet. Il a annoncé qu’il présentera une série de onze notes d’orientation, toutes liées aux ODD et issues des consultations thématiques effectuées en 2022. 

Une approche globale de la consolidation de la paix

La première note présentera un nouvel agenda pour la paix adapté à une nouvelle ère de concurrence géopolitique. Il définira une approche globale de la prévention et de la consolidation de la paix, reliant le développement durable, l’action climatique et les droits de l’homme, en s’appuyant sur les approches et l’expertise des femmes et des jeunes.  Les notes reconnaîtront, prévient-il, la nécessité d’une nouvelle génération de missions d’imposition de la paix et d’opérations antiterroristes, dirigées par des forces régionales comme l’Union africaine, dotées d’un financement garanti et prévisible. Elles comprendront des propositions visant à ramener le désarmement et le contrôle des armements au centre du débat sur la paix et la sécurité, et à faire face aux menaces des technologies émergentes, y compris l’intelligence artificielle et la cyberguerre. Le chef des Nations unies appelle également à revoir la finance et l’approche des défis économiques « de sorte que les décisions relatives à l’allégement de la dette, au financement concessionnel et à la coopération internationale tiennent compte de la vulnérabilité, du bien-être, de la durabilité et d’autres mesures vitales du progrès ». La seconde note proposera des réformes radicales de l’architecture financière mondiale « pour que la mondialisation profite à tous », comprenant le renforcement de la voix des pays du Sud dans la gouvernance financière. 

Antonio Guterres a annoncé aussi une prochaine note d’information sur la coopération numérique et sur un pacte numérique mondial qui visera à progresser vers une vision de la technologie en tant que moteur du progrès humain, alors  que la « désinformation impacte les progrès sur les questions mondiales, y compris la crise climatique ». Il entend aussi placer l’éducation en tête des programmes politiques et à accélérer la transformation de son financement. Ses propositions couvriront l'objectif de l'éducation, l'environnement d'apprentissage, la profession enseignante, la maîtrise de la transformation numérique, l'investissement dans l'éducation et le soutien multilatéral à une éducation de qualité pour tous. De plus, le secrétaire général des Nations unies s’engage à examiner comment renforcer les capacités de cette organisation pour le XXIe siècle et construire une ONU 2.0, en renforçant son expertise dans les données, le numérique, l’innovation, la prospective et les sciences du comportement « afin de construire un système des Nations unies qui peut mieux soutenir les États membres dans les années à venir ».

António Guterres a dit attendre beaucoup du sommet de l’avenir prévu pour 2024. Ce sommet s'harmonise avec « Notre programme commun » qui vise à triompher des obstacles et des entraves au programme 2030.

Noël Ndong

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