Organisation du Dialogue national : l’impatience gagne du terrain

Mercredi 9 Décembre 2015 - 17:00

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La préparation de ce forum national en vue d'élections apaisées prend déjà du retard après le dépassement du délai butoir fixé par l‘ordonnance présidentielle le convoquant.

Le délai boutoir fixé par le chef de l’État dans l’ordonnance convoquant le dialogue national pour la mise sur pied du comité préparatoire chargé de régler tous les détails liés à l’organisation de ces assises vient d’être dépassé sans que cette structure ne voit le jour. Celle-ci devrait, au terme de l’article 2 de l’ordonnance présidentielle, être installée dans un délai ne dépassant pas dix jours à dater de la signature de l’ordonnance présidentielle. Ce qui retarde le processus lié à l’organisation de ces assises qui, visiblement, prend du retard. Et pourtant, tenant compte du travail laborieux qu’est censé abattre ce comité préparatoire notamment dans la fixation du nombre des participants et de la durée du forum, sans oublier d’autres détails techniques liés à son organisation, l’on craint qu’il prenne tout son temps avec le risque de retarder davantage la tenue des assises.  

Face aux remous qui se font déjà sentir sur la scène politique nationale au regard des atermoiements qui caractérisent l’organisation de ce forum national, la présidence de la République s’est voulue plutôt rassurante. Un communiqué lu tard dans la nuit du 8 décembre à la RTNC et portant la marque du directeur du cabinet du chef de l’État a assuré que le fameux comité préparatoire était en voie d’être constitué et que sa mise sur pied était tributaire de la médiation entre les parties menée par l'envoyé spécial de l'ONU pour les Grands lacs, Saïd Djinnit. Après avoir conféré avec les différents animateurs de la scène politique congolaise concernés par la perspective du dialogue, le médiateur de l'ONU a mis le cap sur Bruxelles où il s’est entretenu avec Étienne Tshisekedi, le leader de l’UDPS en convalescence dans la capitale belge depuis août 2014. Les consultations menées actuellement par l’émissaire onusien, à en croire le  communiqué de la présidence, viseraient la désignation du facilitateur international et participeraient à la « démarche constitutive » du comité préparatoire.

Nonobstant les assurances de la présidence de la République, de nombreux congolais piaffent déjà d’impatience vu que les choses tirent en longueur. Tout, pour ainsi dire, reste circonscrit autour de l’UDPS, l’une des rares forces politiques de l’opposition ayant accepté de participer au dialogue avant de se rétracter. Le challenge, pour Saïd Djinnit, consiste pour l’heure à tenter de ramener l’UDPS à la raison de sorte à trouver un point d’harmonisation avec la majorité. En effet, le parti d’Étienne Tshisekedi a déclaré ne plus se sentir concerné par le dialogue dans son format tel que retenu par Joseph Kabila en récusant notamment la codirection majorité-opposition qui reléguerait, selon lui, la facilitation internationale au second plan. Tout l’enjeu du dialogue reposerait, au stade actuel, sur la capacité du médiateur à convaincre Étienne Tshisekedi à renoncer à ses exigences qui bloquent le processus au point de s’interroger finalement sur sa réelle volonté d’y participer.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des membres de la société civile pendant les consultations pre-Dialogue

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