Partenariat : Dakar abritera le second forum France/Afrique

L’organisation de ce grand rendez-vous conclu à l’issue de la rencontre la semaine dernière entre le président sénégalais Macky Sall et le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sera coordonnée par l’Institut panafricain de stratégies, présidé par l’ex-ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheick Tidiane Gadio, et la Fondation pour la recherche stratégique, dont le siège est à Paris.

Lors du premier forum, le président français François Hollande avait annoncé que son pays allait doubler ses échanges avec l’Afrique. « Des échanges dans les deux sens, exportations et importations. Il faut penser que les infrastructures qui vont être créées, que les technologies qui vont être partagées, que les formations qui vont être dispensées vont produire leurs effets » avait-il dit.  La vision de la politique franco-africaine du président français avait séduit les 250 acteurs économiques africains qui étaient présents ce jour à l’Elysée.  Ce, d’autant plus que le chef de l’Etat français avait insisté sur la création par la France de 200000 emplois sur le continent africain. Après ces belles presses, il est temps d’évaluer ce qui est fait, ce qui reste à faire avant la grande messe à venir.

De la liste des engagements pris lors du premier forum, il y avait celui de faciliter l’obtention des visas économiques pour les travailleurs étrangers. On note une nette augmentation à 13 % du nombre de visas économiques accordés aux travailleurs étrangers, essentiellement des africains. Sur le plan des échanges imports-exports, moins de progrès n’est enregistré. Si Nicole Bricq, en ce temps ministre française du commerce extérieur avait déclaré que malgré « la concurrence en Afrique, la France ne la craint pas », on constate tout de même la progression remarquable sur le marché africain des nouveaux partenaires comme la Chine, l’Inde, le Brésil, pour ne citer que ces pays.

Par ailleurs, les engagements de Paris restent en vigueur. Le premier forum France/Afrique avait permis la mise en place d’une feuille de route au cœur de la politique économique française notamment  de se mettre à l’écoute des besoins et des attentes des pays africains ; respecter les équilibres des nations où elle veut s’installer ; se concentrer dans les secteurs des villes durables et dans les nouvelles technologies, en élargissant la co-localisation qui a fonctionné en Afrique du Nord. À cela, il faut ajouter le fait que la France cherche à s’appuyer sur les structures de renforcement telles qu’Ubifrance qui va s’installer au Congo, au Sénégal et dans quelques pays anglophones.

La ministre nigériane des Finances avait déjà averti les entrepreneurs français que l’Afrique est la seconde région du monde la plus dynamique économiquement derrière l’Asie, avec une croissance moyenne de 5% par an cette dernière décennie. « Si la France a, des liens historiques avec l’Afrique, cette croissance et l’arrivée de nouveaux partenaires doivent la pousser à « travailler un peu plus dur que par le passé pour convaincre les Africains de faire du commerce avec elle », avait-il martelé.