Pénurie de carburant : des réunions de crise se multiplient

Lundi 11 Avril 2022 - 17:34

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Le secteur de transport continue à faire parler de lui depuis que les stations-service ont commencé à livrer l’essence au compte-goutte. Ceux qui ont cru à une situation passagère devraient se dédire aujourd’hui vu la carence de plus en plus manifeste des produits pétroliers dans les stations-service.

Des longues files d’attente observées ces derniers jours aux alentours des stations-essence laissent présager une crise qui ne dit pas son nom. Le carburant a disparu des pompes. Aucune goutte n’est disponible dans certaines stations qui ont carrément fermé. La situation a perduré toute la semaine dernière, au grand dam des automobilistes et autres motocyclistes obligés de faire le pied de grue devant les stations, soumis aux caprices des gérants. Les quelques rares stations disponibles à travers la ville de Kinshasa étaient quasiment envahies et il fallait user des coups de coude pour être servi à temps.

Nonobstant les assurances du gouvernement, le carburant à la pompe se fait encore désirer ce 11 avril dans les rues de la ville. Tout se passe comme si l’on cachait quelque chose à la population. Le dernier Conseil des ministres a mis un doigt dans la plaie en touchant le fond du problème. En effet, à l’instar d’autres pays du monde confrontés aux conséquences du conflit russo-ukrainien, la République démocratique du Congo est également exposée aux perturbations dans l’approvisionnement des produits pétroliers. En cas de pénurie confirmée de carburant, les effets seront vite ressentis sur les prix des produits alimentaires, ainsi que sur le coût des transports des biens et des personnes.

Le temps que les derniers stocks encore disponibles ne s’épuisent, les Kinois peuvent encore respirer. Pour combien de temps ? Nul ne le sait. Ce qui est sût, c’est que les perspectives ne sont pas bonnes dans une société congolaise où les signaux sont déjà au rouge. La pression ainsi que l’agitation, déjà perceptibles dans le chef des automobilistes, révèlent un sentiment d’incertitude par rapport aux prochaines heures. Certes le prix du carburant à la pompe n’a pas encore bougé (2 095 FC), mais le coût du transport, lui, a déjà pris l’ascenseur, se négociant deux ou trois fois plus que le prix initial.

Quand bien même l’on peut dénoncer une rétention volontaire du carburant par les gérants des stations-essence, dont certains ont été mis sous les verrous, la vérité est que Kinshasa est victime de la perturbation de la desserte en produits pétroliers observée au plan mondial ces temps derniers. Des réunions de crise qui se succèdent au niveau du gouvernement, notamment avec les ministres sectoriels et les intervenants des secteurs concernés, devraient favoriser la prise des mesures appropriées qui tiennent compte des pistes de solutions censées sortir les Congolais de cette mauvaise passe.   

                           

Alain Diasso

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