Pisciculture : les eaux congolaises se vident de leurs poissons

Mercredi 24 Juin 2015 - 18:00

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La violation systématique des normes techniques et réglementaires par les pêcheurs exerce une pression permanente sur les sites habituels de pêche en RDC. Pour le gouvernement, face au risque de surexploitation, l'urgence s'impose de restructurer, de vulgariser et renforcer les capacités des pisciculteurs aux méthodes modernes de gestion et de production piscicole.

En dépit du fleuve Congo, des lacs, des rivières et des cours d’eau riches en poissons, la pêche en RDC est restée très artisanale et incapable de répondre à la demande nationale croissante avec la démographie galopante. Mais la situation est bien plus grave sur le terrain. Pour s'en convaincre, il faut juste se référer au nombre élevé de frictions signalées au niveau des frontières.

En effet, des pêcheurs congolais ont été interceptés récemment dans les eaux ougandaises en train de pêcher illégalement. Ils n’ont pu être relaxés qu’au prix d’intenses négociations et du paiement des amendes. Cet épisode a révélé un processus bien inquiétant de raréfication des poissons dans les eaux locales en raison, notamment, de la mauvaise technique de pêche qui ne permet pas le renouvellement des espèces.

Pour la 48 ème Journée nationale du Poisson célébrée le 24 juin 2015, le thème retenu est justement lié au « développement de la pisciculture intensive et familiale en RDC pour une réduction du déficit de consommation de poissons ». Pour le gouvernement congolais, le pays doit réaffirmer son engagement à développer la filière piscicole pour résoudre durablement le problème d’exploitation du poisson.

Toutefois, le développement de la pisciculture dépendra surtout de l’intérêt croissant des opérateurs économiques tant locaux qu’étrangers. Sur cette question, les autorités congolaises veulent arriver progressivement à mieux organiser le secteur pour réduire les importations de poissons et permettre au pays de drainer des devises étrangères. L’on estime les importations de poissons en RDC à 150 000 tonnes par an. Et le taux annuel de consommation de poissons en RDC est de 7 kg par habitant.

Il est clair que le pays a besoin de promouvoir toutes les intitiatives d’investissements piscicoles, notamment l’implantation des écloseries, des provenderies modernes et officines d’approvisionnement d’intrants piscicoles pour la production d’alevins et d’aliments destinés aux poissons. Avec la méthode de cages flottantes, il est possible d’atteindre une production locale de 10 000 tonnes de poissons.     

Laurent Essolomwa

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