Plainte de Joseph Kabila : l’Asadho pour des mesures conservatoires contre les personnes citées

Samedi 27 Juin 2015 - 14:45

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La proposition faite par cette association vise à les empêcher de faire disparaitre les preuves des faits mis à leur charge ou de faire pression sur des éventuels témoins.

 

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) s’est félicitée de la plainte déposée, au nom du chef de l’Etat, par son Conseiller spécial chargé de la bonne gouvernance, lutte contre la corruption, blanchiment des capitaux et financement du terrorisme contre des personnes accusées de corruption et/ ou détournement des deniers publics. Pour cette organisation, la plainte déposée par Luzolo Bambi, le 23 juin 2015, est un premier pas vers la lutte contre l’impunité et le régime des intouchables.

Dans un communiqué du 25 juin, l’Asadho a, par ailleurs, appelé le président de la République à prendre des mesures conservatoires contre tous ces responsables politiques et/ou administratifs dont les noms figureraient dans la plainte déposée par le Conseil spécial du chef de l’Etat. Cette disposition vise, selon cette ONG, à les empêcher de faire disparaitre les preuves des faits mis à leur charge ou de faire pression sur des éventuels témoins. « La suspension de leurs fonctions pour raison d’enquête nous parait recommandée », a soutenu l’Asadho. Cette ONG a également exhorté le chef de l’Etat à s’abstenir de tout acte de nature à instrumentaliser la justice pour des motifs purement politiques.

Par contre, l’Asadho a aussi rappelé au Parquet général de la République (PGR) que toutes les personnes citées dans la plainte jouissent de la présomption d’innocence et doivent jouir de toutes les garanties constitutionnelles relatives à un procès juste et équitable. « Dans ce sens, le PGR est appelé à instruire à charge et à décharge », a appuyé cette association, tout en appelant cette instance à veiller au respect des droits fondamentaux des personnes mises en cause notamment leur intégrité physique et morale.

L’Asadho a également recommandé aux organisations des droits de l’Homme, de se mobiliser pour que les droits fondamentaux des personnes mises en cause soient respectés.

Un tsunami en vue

Plusieurs médias ont, en effet, à la suite de l’Agence France presse, révélé les noms de certains gouverneurs comme concernés par cette plainte du chef de l’Etat déposé par son conseiller Luzolo Bambi Lessa. Il s’agit de Moïse Katumbi, Alphonse Ngoy Kasanji, Alex Kande et Marcellin Cishambo respectivement gouverneurs du Katanga, du Kasaï-Oriental, du Kasaï-Occidental et du Sud-Kivu. Gustave Beya Siku, récemment éjecté du poste de directeur de cabinet du chef de l’Etat, a également été cité.

Pour l’ex-ministre de la Justice, des droits humains et Garde des sceaux, Luzolo Bambi, cette accusation déposée au nom du chef de l’Etat s’est fondée sur plusieurs plaintes provenant des dénonciateurs dont s’est approprié le président de la République. Ces derniers feraient état, selon lui, des détournements de deniers publics et de corruption presque dans tous les secteurs de la vie nationale. « Le chef de l’Etat vient ainsi d’accomplir sa part de responsabilité. À la justice aussi d’accomplir la sienne », avait déclaré Luzolo Bambi, après le dépôt de cette plainte au PGR.

C’est dans cette optique que beaucoup présagent un tsunami dans les jours à venir. « Ce n’est évidemment qu’un début. L’on s’attend à un tsunami de forte amplitude. Que se passera-t-il, lorsqu’il sonnera l’heure d’éventrer le boa ? Ce sera le tsunami ! », a notamment souligné le journal Le Potentiel, dans son édition du 26 juin, notant que la liste de Luzolo Bambi comprendrait une cinquantaine de personnes dont les gros poissons du régime en place.  Certains, par contre, craindraient que cette action saluée par tous se soit tournée en un règlement des comptes. Ce qui, selon eux, pourrait éventuellement conduire à un déballage total.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: la salle d'une instance judiciaire.

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