Plateaux : des propriétaires de véhicules refusent de payer les taxes en vigueur

Mardi 13 Août 2013 - 16:45

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Certaines personnes ont pris l’habitude depuis quelques années de mettre leurs véhicules (taxi-bus) en circulation dans le département des Plateaux dans le seul but d'encaisser des recettes sans s’acquitter des taxes en vigueur dans le pays

En effet, il est rare sinon difficile de trouver un taxi-bus communément appelé « cent-cent » sur les axes Ngo-Gamboma et Gamboma-Ollombo, avec ses documents au complet – assurance, carte grise, permis de conduire – tels qu'exigés par les lois en vigueur. Dans un taxi de cinq à six places, on se retrouve parfois à neuf avec des gens perchés sur le toit. Ce qui constitue un véritable danger pour les usagers. Mais la conséquence est qu’en cas d’accident, certains chauffeurs abandonnent les blessés quel que soit l’état dans lequel ils se trouvent. Le cas le plus récent date de quelques semaines lorsqu’un taximan a laissé à leur sort sept personnes blessées après un accident entre Inkouélé (Gamboma) et Ollombo.

Un autre fait à signaler concerne les véhicules portant des immatriculations de Brazzaville qui circulent dans les Plateaux sans être inquiétés. Interrogé sur cette situation, le directeur départemental des Transports terrestres des Plateaux, Romuald Ibata Yoka Ngombé, qui a lancé en 2007 une campagne de sensibilisation, a indiqué qu’il s’agissait d’un refus total des propriétaires de véhicules. Selon lui, ces pratiques devenues courantes se font au vu et au su de tout le monde, notamment de la police qui devrait veiller à l'application de la réglementation afin qu’un véhicule du genre taxi ne puisse transporter plus de cinq personnes. « Nous avons demandé aux propriétaires d’immatriculer leurs véhicules, mais nous constatons qu’il y a une sorte de refus de leur côté. Comme au niveau des transports terrestres, nous n’avons pas de service de répression, nous sommes obligés d'avoir recours à la police et à la gendarmerie qui attendent malheureusement que nous le leur demandions », a-t-il regretté, insistant sur le fait que les véhicules exerçant un commerce dans les Plateaux doivent être immatriculés dans le département.

S’indignant sur les origines de ces véhicules qui seraient pour la plupart volés, Romuald Ibata Yoka Ngombé a une fois de plus invité la police à un contrôle strict, en exigeant des conducteurs toutes les pièces légales. « Ce sont des véhicules qui n’ont aucun papier : carte grise, assurance, permis de conduire, ce qui est un danger pour les usagers qui les empruntent. C’est à la police de faire ce travail afin d’arrêter ce phénomène, même si notre mission consiste à appliquer la réglementation en vigueur », a-t-il précisé. Dans le département des Plateaux, outre les taxis bus, il y a aussi les taxis-motos qui exercent le transport en commun. Un genre de transport qui n’obéit pas plus aux règles en vigueur car les motos « Jakarta » ne sont pas immatriculées, et leurs conducteurs ne portent pas de casques de sécurité, alors que cela est exigé.

S’agissant des cas des accidents souvent décriés dans les Plateaux, le directeur départemental des Transports terrestres a souligné qu’au regard des efforts que les pouvoirs publics sont en train de déployer concernant l’amélioration des routes, la plupart des d’accidents étaient causés par des chauffeurs qui ne respectent pas le code de la route et par l’état des véhicules qui ne passent pas de contrôles techniques. « Il y a des véhicules amortis qui exercent le commerce malgré leur mauvais état. C’est vrai que nous n’avons pas de structures viables pour ce travail, mais nous avons une société basée à Brazzaville qui fait des contrôles techniques », a-t-il conclu.

Parfait-Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Un taxi-bus roulant entre Gamboma et Ollombo. (© Adiac) Photo 2 : Romuald Ibata Yoka Ngombé. (© Adiac)