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Jeudi 8 Mai 2014 - 0:51

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La preuve est faite, en de nombreux points du monde, que les révoltes naissent toujours, à notre époque, du fait que les jeunes arrivant à l’âge adulte ne trouvent pas de travail. Confrontées à l’inaction qui est mère de tous les vices, les nouvelles générations errent dans les rues, tentent de survivre comme elles peuvent, cèdent facilement aux tentations du vol et des trafics en tout genre, se déconsidèrent à leurs yeux et à ceux de leurs proches. Si bien qu’au final elles en viennent à mettre en question le système social profondément injuste dont elles sont prisonnières.

Ainsi ont débuté, pas très loin de chez nous, les « printemps arabes » qui ont plongé dans l’anarchie des pays réputés jusqu’alors stables et dont nul ne peut dire aujourd’hui ce qu’il en sortira à long terme. Ainsi pourrait bien s’amorcer un jour chez nous, si nous n’y faisons pas attention, le même processus qui fait en quelques jours d’un pays prospère une nation en proie au désordre.

Le Congo, qui a su renaître de ses cendres sans l’aide de personne au sortir d’une décennie infernale durant laquelle les mirages d’une liberté sans frein avaient eu raison des institutions, connaît mieux que bien d’autres pays le danger mortel que porte en lui la désespérance des jeunes. Redevenu maître de son destin, il lui faut maintenant veiller à ce que les nouvelles générations trouvent sur son sol le travail sans lequel elles se retrouveront vite livrées à elles-mêmes, incapables de subvenir à leurs besoins et donc de fonder une famille, acculées à la misère, à l’errance, à la solitude.

De toutes les exigences que porte en elle la société moderne, celle-là est certainement la plus puissante, la plus exigeante. Et c’est pourquoi la mission principale que devrait se fixer l’État, dans l’instant présent, est bien celle de créer un environnement économique et social qui génère des emplois en grand nombre. Aider les entreprises petites et grandes à créer des emplois, favoriser de mille et une façons l’artisanat, le commerce et l’agriculture, attirer les investisseurs, former et encadrer les jeunes, mettre en place des systèmes de financement innovants n’a rien d’impossible. Il y faut seulement une volonté politique sans faille. Y sommes-nous prêts ?

Les Dépêches de Brazzaville

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