PND 2022-2026 : la SFI va investir dans trois axes prioritaires au Congo

Jeudi 23 Février 2023 - 16:30

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La Société financière internationale (SFI), une organisation membre du Groupe de la Banque mondiale, se dit prête à investir dans trois axes prioritaires sur les six définis par le gouvernement congolais dans son nouveau Plan national de développement (PND) 2022-2026. Après son récent séjour de travail au Congo, sa directrice régionale pour l’Afrique centrale, le Liberia, le Nigeria et la Sierra Leone, Dahlia Khalifa, livre aux "Dépêches de Brazzaville" la stratégie de cette institution pour le pays. Interview.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): En tant que SFI, quelles sont vos missions pour le compte du Groupe de la Banque mondiale ?

Dahlia Khalifa (D.K.) : SFI est une organisation membre du Groupe de la Banque mondiale. Nous sommes la principale institution de développement consacrée au secteur prié dans les pays émergents. Nous menons des opérations dans plus d'une centaine de pays et notre mission est de soutenir le développement du secteur privé et de contribuer à la création de marchés et d’opportunités dans les pays en développement. Pour cela, nous finançons des projets bancables, par exemple sous forme de prêts ou d’investissement en capital, et nous proposons des services-conseils pour aider à mobiliser les capacités du secteur privé afin de créer des emplois, favoriser une croissance économique forte et inclusive, mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée.

L.D.B. : Parmi ces domaines, lesquels peuvent-ils susciter des financements de votre institution au Congo ?

D.K. : La stratégie de SFI en République du Congo est en phase avec le PND et nos projets d’investissement sont axés sur trois grandes priorités. La première est d’aider à renforcer l'inclusion financière dans le pays, notamment pour les micros, petites et moyennes entreprises. Ces dernières sont le pillier de l’économie congolaise, mais elles font souvent face à des difficultés pour accéder au financement, ce qui limite leur développement et leur capacité à investir et à créer des emplois. Notre deuxième priorité est de soutenir la création d'emplois dans l'agriculture et les secteurs productifs. La République du Congo dispose, en effet, d’un grand potentiel, notamment dans le secteur agroalimentaire, par exemple dans la production et la transformation de maïs ou de manioc. Ceci constitue une réelle opportunité pour réduire la dépendance du pays aux importations de denrées alimentaires. Enfin, pour favoriser l’activité économique à travers le pays, y compris dans les zones rurales, notre troisième priorité est de contribuer à accélérer le développement d'infrastructures essentielles, notamment à travers la mise en place de partenariats public-privé  dans les secteurs de l'énergie, des télécommunications et de l'eau. Nos équipes sont déjà à pied d’œuvre pour appuyer des projets dans ces secteurs.

L.D.B. : L’appui au secteur privé national, l’environnement des affaires et la bonne gouvernance constituent des défis à relever par les pouvoirs publics pour diversifier l’économie congolaise. Quel peut-être l’apport de SFI dans cette quête ?

D.K.: Il est certain que renforcer l’environnement des affaires et la gouvernance sont deux éléments essentiels pour encourager l’essor du secteur privé congolais et assurer une mise en œuvre optimale du PND. Et j’ai pris note, lors de mes différents échanges, que c’est une priorité pour le gouvernement. En effet, pour que le secteur privé congolais devienne plus fort, qu’il crée plus d’emplois et soit plus productif, il est nécessaire de mettre en place un environnement dans lequel les règles et les régulations offrent des conditions équitables à toutes les entreprises et protègent les investisseurs. De telles mesures sont cruciales pour rassurer les investisseurs – nationaux et internationaux – et attirer davantage d’investissement privé. Ce sont des problématiques pour lesquelles SFI dispose d’une grande expertise et d’une longue expérience, notamment sur le continent africain, et nous souhaitons soutenir la République du Congo dans ce processus. Nos équipes spécialisées sur les questions du climat des affaires se rendront bientôt en mission en République du Congo afin d’identifier les principaux défis et proposer des solutions concrètes.

L.D.B. : Vous avez récemment séjourné au Congo où vous avez échangé avec des membres du gouvernement et des acteurs du secteur privé. Que retenez-vous de ces différentes rencontres ?

D.K. : J’aimerais remercier toutes les personnes qui se sont rendues disponibles pour me rencontrer, à commencer par le Premier ministre et chef du gouvernement congolais, Anatole Collinet Makosso. Tous les échanges – aussi bien avec les autorités publiques qu’avec les dirigeants d’entreprise et les partenaires au développement – ont été productifs, enrichissants et m’ont permis de mieux comprendre la réalité du pays, les défis mais aussi et surtout les opportunités. La République du Congo a fait face à une situation économique incertaine, notamment du fait d’une forte dépendance aux prix des matières premières, et la pandémie de covid-19 a fortement impacté l’économie. Cependant, j’ai été enthousiasmée par la forte volonté du gouvernement de réinventer un nouveau modèle de développement économique et social reposant sur une participation plus forte du secteur privé. C’est un signal fort et cela nous encourage, à SFI, à intensifier nos efforts pour aider le pays à créer de nouvelles opportunités au profit des Congolais et des Congolaises.

L.D.B. : Dans quel cadre situez-vous cette première visite en République du Congo ?

D.K. : Ma mission avait pour but de rencontrer les autorités, les acteurs du secteur privé et les partenaires au développement afin de m’imprégner du contexte et de la situation du pays. Cela a été également l’occasion de réaffirmer l’engagement de SFI à soutenir la mise en œuvre du PND du gouvernement, un plan quinquennal (2022-2026) qui accorde une place centrale au secteur privé et vise à favoriser la diversification économique du pays, en misant sur six domaines prioritaires : l’agriculture, l’industrie, les zones économiques spéciales, le tourisme, l’économie numérique et l'immobilier.

Propos suscités par Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

1- Dahlia Khalifa / DR 2- La directrice régionale de SFI lors d'une séance de travail avec les membres du gouvernement à Brazzaville/ DR

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