Pointe-Noire : grogne des travailleurs de l’hôtel Elais

Plus d’une centaine de travailleurs trainaient encore le 28 janvier au matin dans la cour de cet établissement hôtelier pour exprimer leur mouvement d’humeur. « Ce matin quand nous sommes arrivés au boulot, on nous a fait savoir que la direction venait de suspendre cinq de nos collègues. Depuis le début du mois de janvier, neuf ont déjà subi le même sort. À ce jour, près de trente agents ont été licenciés sans raison apparente. Trop c’est trop, on ne peut pas tolérer cette injustice. Voilà pourquoi nous avons décidé cet arrêt de travail pour dire à la direction que nous ne sommes pas d’accord avec cette façon de faire », a protesté Jules, un agent évoluant au service hébergement.

Pour Arnaud, agent au service technique : « Depuis un certain temps, la direction est en train de licencier les agents pourtant liés à l’hôtel par un contrat à durée indéterminée pour les remplacer par des stagiaires que l’on fait travailler pendant dix mois, moyennant un salaire mensuel de 40.000 FCFA. Ce qui est inadmissible. Ainsi, nous exigeons le départ de la directrice générale et tout son staff  qui ont montré leurs limites dans la gestion de l’hôtel. » 

Les agents dénoncent également le licenciement récent des délégués du personnel pour avoir voulu défendre les intérêts des travailleurs mais aussi les mauvais traitements, sans compter les injures et les humiliations en tous genres dont ils font l’objet quotidiennement. « Récemment, la directrice de l’hôtel a renversé de l’eau glacée sur un agent qui se reposait près d'un arbre », a témoigné, indigné, un agent. Recevant les agents grévistes dans la cour de l’hôtel, Aliette Parfonry, directrice générale, a déclaré fermement : « Les agents qui veulent reprendre le travail ont intérêt à le faire maintenant. Pourceux qui s’opposent, je suis prête à signer des licenciements collectifs. Ne pensez pas que je vais démissionner de mon poste. »  

Anciennement appelé Mbou Mvou Mvou, l’hôtel a été rebaptisé Elais après la reprise de ses actifs par le Groupe belge Ogepar en 2007. Entièrement réhabilté, ce complexe a aujourd’hui fière allure et devient une des plus larges capacités d’accueil du Congo avec ses 200 chambres dont 28 suites, 3 appartements, 2 salles de conférences modulables, d’une capacité totale de 500 personnes, ses boutiques et une gamme variée d’autres équipements hôteliers haut de gamme.