Pointe-Noire : l’AMJFT commémore Jean Félix Tchicaya

Né le 09 novembre 1903, diplômé de l’École normale d’instituteur  William Ponty  de Gorée au Sénégal, premier député congolais pour le Moyen-Congo et le Gabon à l’Assemblée nationale constituante de Paris (1946- 1958) et fondateur d’un  des premiers partis politiques du Congo baptisé Parti progressiste congolais (PPC) crée en 1956,  Jean Félix Tchicaya s’est éteint le 16 janvier 1961 au lendemain de l’indépendance du Congo. Cela, après avoir occupé plusieurs fonctions et milité pour l’émancipation de l’Afrique et de la réorganisation de toute l’administration municipale d’Afrique noire, et léguant aux générations futures un patrimoine culturel riche composé, entre autres, d’analyses claires et des conceptions nettes.

Présidée par Lauréate Mbéri Bigny, une des petites filles de Jean Félix Tchicaya, l’AMJFT a été créée en vue de perpétuer la mémoire de ce valeureux homme qui, selon elle, a été placé aux oubliettes malgré son importante action menée en faveur de son pays et de l’Afrique. «Nous avons créé cette association pour combler un vide. Il est temps que nous nous approprions notre histoire. Pourquoi préfère t-on nous parler des autres plutôt que des nôtres, de ceux qui ont marqué notre histoire comme Jean Félix Tchicaya ?», s’est-elle interrogée.

Rituel traditionnel, chants et danse ont ponctué les cérémonies destinées à commémorer les 54 ans de la disparition de l’homme. Le premier jour a été consacré aux dépôts des gerbes de fleurs  au rond-point Loandjili où est placée la stèle de Jean Félix Tchicaya et sur sa tombe au cimetière familiale de Vista (première ville du Kouilou actuel village de Diosso) la où il repose désormais avec les siens (dont son premier fils Tchicaya U’Tamsi, un des grands écrivains du pays). Cela, après que sa famille se soit mobilisée pour faire échapper ses restes mortuaires de l’érosion qui menaçait sa tombe au cimetière de Loango. D’autres familles, faute de moyens pour procéder à des exhumations, ont vu les tombes des leurs emportées par les eaux de l’océan qui continuent de ronger la côte de Loango.

Une rencontre a réuni les parents, les vieux de l’association ainsi que plusieurs invités qui ont partagé un repas fraternel. La cérémonie animée par les Tchikumbi de l’AMJFT et le groupe tradi moderne Lélo-Lélo a été l’occasion pour Ygal Félix Tchicaya, un des petits fils du fondateur du PPC de présenter l’arbre généalogique de son feu grand père. Il en ressort que Jean Félix Tchicaya  est un descendant du clan princier Bololo de Vista dont il fait partie de la 6^e génération.

Selon joseph Félix Tchicaya, un des fils de l'illustre homme, la mort de son  père a toujours été commémorée chaque année par sa famille ainsi que  l’association. Cette année, l’événement a été célébré avec éclat car il marque le début des préparatifs des festivités de 2016 qui marqueront le 55^e anniversaire de sa mort . « Toute l’année 2015 sera consacrée aux préparatifs des festivités de cet anniversaire. Des thèmes sur Jean Félix Tchicaya seront développés», a-t-il dit. De ce fait, le fils a émis un souhait : «J’aimerai qu’on plonge un regard sur l’aspect affectif de l’homme. Hormis la dimension politique, il avait une vie familiale que beaucoup ignore. Je garde de lui l’image d’un homme qui avait des principes et qui défendait des valeurs. Il avait un sens élevé de la famille qu’il avait même sacralisée. Pour lui, le père qui est le chef de la famille était l’incarnation même du droit divin et tout fédérait autour de lui contrairement à ce qu’on voit aujourd’hui." L’homme était aussi ouvert, social et respectueux de la parole donnée. Ces atouts  ont fait de lui un homme populaire dans le temps. «Il était à l’aise aussi bien dans les cercles mondains et africains que dans les grands salon de Paris», a-t-il indiqué.

Notons qu’au nombre des activités retenues pour le 55^e anniversaire de la mort du premier parlementaire congolais  figure aussi la coupe Jean Félix Tchicaya.  Par ailleurs, l’AMJFT dont l’action se focalise aussi sur l’éducation s’est chargée de la réfection de l’école primaire Mvou-Mvou Sud avec ses propres moyens.