Pointe-Noire : Roland Bouiti Viaudo donne un délai de 15 jours aux responsables des églises pour se conformer à la loi

Mercredi 2 Juillet 2014 - 14:52

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Les résultats de l’opération de recensement des églises menée par les chefs de quartiers sur instruction du député maire, président du conseil départemental et municipal de la ville océane, a révélé que Pointe-Noire compte environ 1.500 lieux de culte, dont près de 400 exercent leurs activités de manière illégale  

Lors d’une rencontre qui a eu lieu le 30 juin à la mairie centrale, destinée à la restitution des résultats de ce recensement, le député maire a lancé un appel aux responsables des églises illégales de se conformer à la loi régissant le domaine de la religion. Un délai de 15 jours leur a été accordé. « Ceux qui prêchent la bonne nouvelle savent qu’ils ont obligation d’être exemplaires et cela passe aussi par le respect des lois », a-t-il déclaré.

Les chefs de quartiers ont été instruits pour réaliser cette opération, qui a duré trois semaines, par une circulaire du président du conseil. Ils ont eu pour tâches de recenser les paroisses, temples, mosquées, salles de royaume et tout autre lieu de culte implanté dans les six arrondissements de la ville, de recueillir les informations sur le type de matériaux utilisés pour leur construction, leurs adresses, la photocopie de leur récépissé délivré par l'administration compétente ainsi que l'identité du responsable. Les résultats du recensement, présentés par les administrateurs maires des six arrondissements, ont révélé que 1.464 lieux de culte, dont 386 qui exercent leurs activités de manière illégale, ont été dénombrés dans la ville. Ces lieux sont tenus par des nationaux et des sujets étrangers de la RDC, Angola, France, Mali, Nigéria, Côte d’Ivoire, Rwanda, Espagne, Sénegal...

Ce sont les arrondissements 4 Loandjili et 3 Tié-Tié qui battent les records (du plus grand nombre d’églises recensées avec un total de 306 chacun, dont 105 églises illégales pour Loandjili et 100 pour Tié-Tié). Ils sont suivis de l’arrondissement 5 Mongo Mpoukou avec 290 lieux de cultes (le nombre d’églises illégales sera communiqué au conseil ultérieurement), de l'arrondissement 1 Emery Patrice Lumumba avec 199 lieux de culte dont 86 illégaux, puis de l’arrondissement 6 Ngoyo, qui totalise 193 lieux dont 41 illégaux et enfin de l’arrondissement 2 Mvou-Mvou avec 170 églises dont 55 illégales. Le CQ 603 de Ngoyo se retrouve en tête des quartiers qui abritent plus d’églises avec au total 55 lieux de culte (15 illégaux), suivi du CQ 607 du même arrondissement avec 42 lieux de culte (10 illégaux) puis du CQ 406 de Loandjili qui totalise 41 lieux de culte (16 illégaux). 

La majorité de ces lieux appartiennent aux églises dites de réveil. Tié-Tié par exemple compte 247 églises de réveil sur les 306 qu’il abrite. Celles-ci sont construites en grande partie en matériau semi durable et périssable. Certains exercent leurs activités à ciel ouvert, d’autres dans des hangars en bois ou avec des bâches. Par ailleurs, il y a des CQ où l’opération n’a pas encore été réalisée. Il s’agit des CQ 606 (Ngoyo) et 408 (Loandjili). Selon les instructions de Roland Bouiti Viaudo, le recensement se poursuit. Ce qui signifie que le total actuel  de 1.464 lieux de culte recensés est provisoire. Il faut aussi signaler que dans les quartiers où l’opération a été menée, certains responsables des lieux de culte ont refusé de se faire recenser, certains prétextant avoir perdu leur récépissé, d’autres confiant avoir leur siège à Brazzaville.

En outre, les documents fournis par plus de la moitié de ces églises désignent des nationaux comme responsables alors que, selon les chefs de quartiers, la réalité est tout autre chose. Pour eux, ces nationaux, dont des militaires officiers supérieurs, servent de couverture aux étrangers en situation illégale. Tous ces faits évoqués ont été désapprouvés par le maire qui a annoncé la poursuite du recensement avec l’appui de la police et de la gendarmerie. « Beaucoup de lieux sont maintenant animés par des nationaux alors que la réalité est tout autre. Nous prendrons des décisions sévères à l’endroit des nationaux qui prêtent leur nom pour couvrir un quelconque pasteur n’ayant pas de titre de séjour. Les lieux de cultes construits en matériau précaire ainsi que ceux qui n’ont pas de récépissé seront fermés parce qu’ils ne répondent pas aux dispositions prévues par les textes. Ceux qui ont des sièges à Brazzaville doivent donner le nom du responsable de l’église ou du lieu du culte. Pour les responsables étrangers qui n’ont pas de documents dont le titre de séjour, nous verrons avec le préfet comment appliquer les dispositions réglementaires », a expliqué le maire, avant d' annoncer la poursuite du recensement, avec l’appui de la police et de la gendarmerie.

L'opération a aussi permis de constater la transformation de certaines habitations en lieu de culte le soir. À ce sujet il a indiqué : « Ces maisons ne peuvent en même temps servir d’habitations et de lieu de culte. » Quant aux nuisances sonores déplorées par les chefs de quartiers, il a souligné : « Les textes sont clairs. Les églises qui continueront à produire des nuisances sonores seront fermées. » Les chefs de quartiers ont par ailleurs été félicités pour la qualité du travail fourni en moins d'un mois.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Roland Bouiti Viaudo, au centre à gauche pendant la réunion de restitution -La salle pendant la réunion