Population : le FNUAP prévoit un miracle économique en Afrique subsaharienne

Mardi 18 Novembre 2014 - 14:30

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Le rapport annuel du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) a été rendu public le mardi 18 novembre à Paris. Intitulée : « 1,8 milliard d’impacts : investir sur les adolescents et de jeunes du monde pour le futur », cette analyse indique que le recul des naissances pourrait contribuer au cours des prochaines décennies à un miracle économique en Afrique sub-saharienne.

L’étude qui annonce l’eldorado africain dans les prochaines années avance que cette situation s’expliquerait par la baisse des naissances, puisque la tranche d’âge de 15 à 24 ans qui a connu un pic autour de 2010 dans les pays les moins développés a commencé à baisser. « D’ici à 2050 la population en âge de travailler aura plus que doublée. C’est ainsi que le Nigeria par exemple, le pays le plus peuplé d’Afrique, pourrait tripler le revenu par habitant d’ici une génération. », souligne le texte.

Malgré ces perspectives, le rapport prévient qu’il faut de « bonnes politiques et des investissements » pour voir  ce rêve devenir réalité.  Pour ce faire, le fonds onusien a appelé les gouvernements des pays de la région à se préparer  pour profiter de « cette opportunité unique » en investissant dans la santé et l’éducation, en améliorant leur gouvernance et en mettant en place les infrastructures nécessaires. « Sans un cadre économique et politique solide pour le soutenir, ce dividende démographique pourrait ne pas se réaliser entièrement », a insisté le FNUAP.

Lors de la présentation du rapport, le directeur du FNUAP, Mabigué Ngom, a insisté sur la nécessité d’investir sur les 1,8 milliard de jeunes que compte la planète. Cela parce que, selon l’organisme qu’il dirige, investir dans la jeunesse  c'est maximiser son « dividende démographique ». C’est-à-dire, la contribution de cette catégorie d’âge à la croissance économique mondiale, contrôler le taux de fécondité sont les grands axes que préconisent les auteurs de l’analyse.

Pour ce qui est du contrôle des naissances, l’organisme de l’ONU invite les pays à fort taux de fécondité, en particulier en Afrique subsaharienne, à « s’inspirer des politiques menées en Asie du sud-Est ». Justifiant cette proposition, le directeur du FNUAP a indiqué que la baisse du taux de fécondité entraîne une hausse du taux d’épargne. Alors que sur 1,8 milliard de jeunes, selon ce rapport, 600 millions sont des adolescentes, cette baisse entraînerait une amélioration du respect du droit des femmes, précise-t-on. « Nous devons faire en sorte que les femmes puissent contrôler leur sexualité, ce qui n’est pas encore le cas », a ainsi avoué Mabigué Ngom. « Il faut faire des investissements massifs » pour accélérer le processus, a-t-il insisté, dénonçant par la même occasion de nombreux foyers d’instabilités qui freinent toute volonté politique en direction de la jeunesse, notamment en ce qui concerne le planning familial.

Nestor N'Gampoula