Présidentielle du 20 mars : pour la francophonie, l’observation n’est plus une priorité

Jeudi 17 Mars 2016 - 18:17

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Entre joie et déception, selon qu’ils tiennent à la souveraineté de leur pays ou à son image, les Congolais ont diversement interprété les déclarations de personnalités représentant l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). D’aucuns ont interprété l’absence des observateurs de cette organisation à la présente élection comme un boycott. Il faut plutôt bien y regarder.

La réalité est tout autre : une coopération sans rides, assise sur la mutuelle compréhension comme l’a laissé transparaître le séjour de Michel Kafando, délégué spécial de cette institution.

Au chef de l’Etat congolais, avec qui il s’est entretenu, le 15 mars à Oyo, cet émissaire de l’OIF a expliqué la démarche de cette institution en s’appuyant sur le message de sa cheffe, Michaëlle Jean. « Il s’agit d’une mission d’information et de contact », a-t-il précisé. Décryptage : l’OIF n’envoie pas d’observateurs au Congo pour l’élection du 20 mars 2016.

Même message au chef de la diplomatie congolaise qui l’a reçu, quelques heures plus tard à son cabinet à Brazzaville. « Nous allons échanger avec les institutions impliquées dans le processus électoral, les acteurs politiques de toutes obédiences ainsi qu’avec la société civile », expliquait Michel Kafando, le 15 mars, à la presse.

Des déclarations en harmonie avec le contenu de la correspondance de l’OIF adressée au ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Congo.

 « …L’OIF a apporté son soutien dans le cadre de l’évaluation qui a conduit aux réformes que les autorités congolaises ont entreprises en 2013 et 2014 au sein des dispositifs légal et institutionnel des élections.. », peut-on lire dans cette lettre de l’administrateur de l’Organisation. En effet, poursuit-il : « L’OIF a opéré depuis quelques années une véritable réorientation de sa politique et de ses pratiques en matière d’accompagnement électoral en décidant de mettre l’accent sur l’assistance technique électorale plutôt que sur l’observation.»

Au-delà des échanges épistolaires, la Francophonie a jugé utile de déléguer ses émissaires au Congo. Conduits par l’ancien président de la transition du Burkina Faso, ces émissaires étaient venus « s’entretenir avec les acteurs politiques nationaux, notamment les candidats afin de les sensibiliser à l’importance de privilégier les voies du dialogue. »

En faisant le point, n’est-il pas permis de poser un sceau positif à cette mission  qui s’est achevée le 16 mars ? Les reportages des différentes chaînes de télévision, à Brazzaville, ajoutés aux écrits des journaux renseignent sur le profil et le nombre de personnalités rencontrées par Michel Kafando et sa suite.

Alors que cette délégation reprenait l’avion, d’autres foulaient le sol congolais pour la même cause avec l’objectif de sillonner le territoire. Donc d’observer. Entre autres : la CIRGL (Grands lacs), la SADC, le Parlement panafricain, la Commission africaine des droits de l’Homme, la CEEAC, etc. Des diplomates en poste à Brazzaville ont, eux aussi, exprimé le même souhait. A ce jour, et des sources diplomatiques, environ 600 observateurs sont annoncés, voire accrédités. Tous ne dépendent pas des institutions.

Faut-il alors s’accrocher aux annonces émises sur certaines ondes ou faut-il revenir sur le terrain ? Toute la question est là. Aux commentaires entendus et qui tranchent avec la réalité.

La Rédaction

Notification: 

Non