Prison centrale de Makala : les prisonniers toujours interdits de visites et des messes

Mardi 8 Septembre 2020 - 16:32

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Ces mesures, pourtant prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire pour riposter contre la pandémie à coronavirus, devraient être levées avec la fin de cette période et le déconfinement décidés par le chef de l’Etat. Mais, les autorités pénitentiaires de cette institution continuent à maintenir les prisonniers dans un état qu’ils dénoncent, avec promesse de se prendre en charge et de protester contre le maintien de ces mesures déjà levées.

 

Dans une alerte lancée par des détenus de la Prison centrale de Makala (PCM) et relayée par la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), ces derniers promettent de réagir contre la non-exécution de mesures de la fin de l’état d’urgence sanitaire prises par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans leur institution pénitentiaire. Les pensionnaires de ce centre indiquent que les autorités de cette maison carcérale continuent à leur priver des visites de leurs proches ainsi que les cultes et messes alors que toutes ces interdictions décidées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire avait déjà été levées à la fin de cette période. « Une fois de plus, la décision du chef de l’Etat a été foulée aux pieds par les autorités pénitentiaires de la PCM », a soutenu la FBCP dans un communiqué du 8 septembre.

Cette ONG de défense des droits de l’Homme rappelle que c’est depuis le 1er août 2020 que le président de la République démocratique du Congo (RDC) avait pris la mesure de lever l’état d’urgence décrété depuis le mois de mars, dans le cadre de la riposte à la Covid-19. L’association note que sur toute l’étendue de la République, cette décision a eu comme conséquence le deconfinement progressif, en commençant par certains secteurs de la vie nationale. Notant que les marchés, bars et autres unités de production ainsi que les écoles et les lieux de culte ont repris leurs activités sur toute l’étendue du territoire national, la FBCP regrette que la PCM ne se soit pas soumise à cette décision du chef de l’Etat congolais. « Partout en RDC, les églises, les écoles et autres établissements récréatifs ont exécuté cette décision du chef de l’Etat, sauf, à la PCM où les autorités pénitentiaires se sont abstenues d’exécuter la décision du chef de l’Etat, en privant les visites, les messes et les cultes aux détenus. Pourtant ceci constitue un droit qui leur est reconnu par les lois du pays », soutient la FBCP.

L’ONG note, par ailleurs, que les visites des prisonniers par leurs familles et proches permettent à ces derniers de résoudre certains problèmes au sein de leurs familles respectives, ainsi que pour subvenir à certains de leurs propres besoins dont l’alimentation et la santé, « surtout que depuis plusieurs mois, la prison n’a pas des provisions pour nourrir les détenus ».

Une véritable violation des droits de l’Homme

Pour la FBCP, cet agissement des autorités pénitentiaires pousse les prisonniers à croire que celles-ci ont un plan voilé consistant à les exterminer en les tuant à petit feu par la famine et autres tortures morales. « Ils ne cessent de se poser la question de savoir au compte de qui ces autorités pénitentiaires roulent en se refusant d’exécuter la décision du chef de l’Etat », indique la FBCP qui se demande si la PCM serait un monde à part qui ne soit pas régi par les lois du pays.

Dans cette sonnette d’alarme tirée par la FBCP, ces détenus promettent de ne plus rester indifférents face à l’inexécution de la décision du président de la République. Ils promettent de se prendre en charge, au cas où ces autorités pénitentiaires persisteraient dans leur indifférence face à cette question.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo; Des prisonniers dans leur dortoir

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