Prisons de la RDC : la FBCP prévient sur le risque d’évasion généralisée

Samedi 13 Août 2022 - 15:50

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Pour l'ONG, qui insiste sur le désengorgement de ces dits prisons à travers le pays, la situation dans toutes ces institutions carcérales est au rouge !

La Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) continue d’exhorter au désengorgement des prisons et maisons carcérales sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo (RDC). Cette ONG de défense des droits de l’homme active au Congo se dit, en effet, très préoccupée par la surpopulation carcérale de ces prisons et maisons carcérales à travers le pays.

Citant son équipe qui avait visité, le 10 août, la Prison centrale de Makala (PCM) et la Prison militaire de Ndolo (PMN), cette organisation affirme avoir dénombré, à la PCM, un effectif général de 9 609 détenus dont 2240 seulement sont condamnés.

Faisant foi aux déclarations d’une source d'information pénitentiaire crédible, l'ONG indique que la PMN ne reçoit plus de détenus, faute de places. Cette institution carcérale, note-t-on, qui a été construite à l’époque coloniale et réhabilitée par les Pays-Bas à travers son ambassade en RDC, pour une capacité d’accueil de cinq cents personnes est dépassée, parce qu’elle compte, à ce jours, 2020 détenus. Du côté de la PCM également, il est signalé que cette prison a fermé ses portes aux détenus militaires.

Pour la FBCP, la solution, dans ce cas, serait de transférer certains prisonniers à la Prison militaire d'Angenga dans l’ex-Grand-Équateur. Ce, malgré le fait que là également, les conditions ne sont pas réunies pour recevoir tous ces prisonniers. L'ONG regrette que, quoique les promesses aient été faites par la ministre d’Etat  chargée de la Justice et Garde des sceaux, Rose Mutombo Kiese, pour le désengorgement des prisons, cette situation se constate jusqu’à ce jour. Les  services carcéraux et pénitentiaires pointent, selon la FBCP, un doigt accusateur vers les magistrats voire le Conseil supérieur de la magistrature, qui seraient à la base de cette surpopulation carcérale. « Nôtre crainte est qu’avec les évasions à Butembo et ailleurs, que la prison centrale de Makala et la prison militaire de Ndolo connaissent le même sort comme ce fut le cas le 17 mai 2017, surtout que de gros poissons comme l’ancien conseiller spécial du chef de l’État congolais, François Beya, et l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, sont détenus au pavillon 8B, ensemble dans la même chambre avec plusieurs autres personnes », indique cette ONG qui insiste sur le désengorgement des prisons dans le pays.

Les cachots clandestins continuent à fonctionner

La FBCP rappelle la promesse faite par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, dès son entrée en fonction comme président de la République, de fermer tous les cachots clandestins et illégaux. D’ailleurs, a fait savoir cette ONG, un ministre chargé de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières avait personnellement fait une descente sur l’avenue des Armées, ex-Haut commandement, pour fermer un cachot de la Direction générale des migrations.

Mais, citant les informations en sa possession, cette organisation regrette que ces cachots clandestins dont le chef de l’Etat avait promis la fermeture continuent à fonctionner et soient, à ce jour, pleins de détenus qui y sont gardés dans des conditions infrahumaines.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les indications du Conseil d'Etat

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