Procès du 4-Mars : verdict lundi 9 septembre

Samedi 7 Septembre 2013 - 5:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

La phase des répliques du vendredi 6 septembre a permis aux avocats des victimes, de l’État et des accusés de s’exprimer sur certains points avant la mise en délibéré de cette affaire. Après plus de trois heures de débats, toutes les parties ont maintenu leur position

Dix minutes ont été accordées à chacun des dix-sept avocats ayant pris la parole pour défendre leurs clients. Les avocats de la défense se sont réjouis du réquisitoire du procureur, d’autres ont demandé à la Cour d’acquitter leurs clients en l’absence de preuves. Au cours de cette séance, le procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville, Corneille Moukala-Moukoko, a donné ses dernières conclusions, maintenant ses propositions du 29 août : « J’assume et j’assumerai toujours mes conclusions. Je n’ai pas besoin de gloire. À présent, je comprends ce qui se passe et on ne peut pas condamner des innocents, car c’est un procès grave et douloureux. J’en garderai de merveilleux souvenirs. Quel beau procès ! Au début du procès, Me Delbar m’a dit qu’on allait ferrailler, mais on ne ferraille pas quand les choses sont bien faites. C’est le procès des 296 personnes ayant trouvé la mort lors de ce drame, des sans-abri, et des invalides. Il n’y a pas de décision de justice qui fasse l’unanimité, car certains seront satisfaits du verdict, d’autres non. »

Les avocats de la défense n’approuvent pas la condamnation sans preuve recommandée par la partie civile. Pour eux, ce procès a été mené conformément à la loi. Ils ont, à cet effet, exhorté le président de la Cour criminelle, Mathurin Bayi, à dire le droit, et non faire la volonté des hommes, car selon eux, on ne peut parler d’intime conviction sans faire le droit.

Au terme des débats, les accusés ont déclaré qu’ils se soumettaient à la sagesse de la Cour, et avaient entièrement confiance en la justice congolaise. Après un mois d’audition, de confrontation et de débats, l’origine de l’incendie reste un mystère, faute de techniciens capables de mener une enquête sérieuse. Malgré la volonté de la Cour de rechercher la vérité, aucun des trente-deux accusés ne s’est déclaré coupable des faits qui lui ont été reprochés.

La Cour criminelle se prononcera le lundi 9 septembre pour rendre le verdict selon son intime conviction. Ce moment tant attendu par un peuple meurtri, déterminera si réellement ce procès a été équitable, comme l’avait promis le procureur général à l’ouverture de la session criminelle.

Josiane Mambou-Loukoula