Processus de paix de Nairobi : la RDC met en garde le gouvernement rwandais

Samedi 28 Mai 2022 - 14:45

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A la suite du développement rapide ces derniers jours des combats entre l'armée et la rébellion du M23, dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo (Nord-Kivu), le président Félix Tshisekedi a présidé, le  27 mai, la réunion du Conseil supérieur de la défense à l’issue de laquelle d’importantes mesures ont été prises.

La tension est montée d’un cran ces derniers jours entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, engagés depuis le 19 mai dans des affrontements via leurs armées respectives, dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo (Nord-Kivu). L’armée rwandaise, à en croire Kinshasa, agirait sous le couvert de la rébellion du M23 de qui elle recevrait armes et munitions. En tout cas, pour le gouvernement congolais, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le Rwanda est derrière le M23. En témoignent les effets militaires retrouvés sur la ligne de front et qui appartiendraient aux forces rwandaises ainsi que les témoignages recueillis auprès de la population locale.      

La réunion du Conseil des ministres a confirmé les accointances entre le M23 et l’armée rwandaise dont les attaques dirigées contre les positions des Forces armées de la RDC (FARDC) ne viseraient qu’à torpiller les efforts de pacification engagés dans le cadre du processus de Nairobi. A la suite de cette réunion, il a été convoquée, le même jour, celle du Conseil supérieur de la défense élargie aux présidents des deux chambres du Parlement, au représentant du pouvoir judiciaire et au responsable des services de sécurité, à l’issue de laquelle d’importantes décisions ont été prises. Kinshasa a finalement haussé le ton contre le régime de Paul Kagame, premier soutien des terroristes du M23.  

En effet, face au développement rapide, ces derniers jours, des combats entre l'armée et la rébellion du M23 sur la ligne de front, un certain nombre des mesures ont été prises. Primo : considérer le M23 comme un groupe terroriste et le traiter comme tel, ainsi que l'exclure des négociations de Nairobi, un processus de discussions avec les groupes armés actifs en RDC initié par Félix Tshisekedi et facilité par le Kenya pour négocier la paix. Secundo : mise en garde au gouvernement rwandais dont l'attitude est de nature à perturber le processus de paix qui arrive à son terme avec les discussions de Nairobi. Tertio : suspension immédiate des vols de la compagnie RwandAir à destination du sol congolais. En réaction, la compagnie aérienne rwandaise a annoncé, dans un communiqué, avoir à son tour annulé, avec effet immédiat, tous ses vols vers Kinshasa, Lubumbashi et Goma.  Enfin, quarto : convocation de l'ambassadeur du Rwanda en RDC, Vincent Karega, afin de lui exprimer la désapprobation du gouvernement congolais.

Accusé de soutenir le M23, le Rwanda semble encaisser. Dans une communication faite récemment, les FARDC ont annoncé avoir récupéré des effets militaires sur le champ de bataille, qui n'appartiennent pas à l'armée congolaise, encore moins aux M23. Sans ambages, un haut responsable militaire des FARDC avait affirmé récemment, sous couvert de l'anonymat, que « des tenues de l’armée rwandaise avaient bel et bien été saisies ».   

 

 

 

Alain Diasso

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