Processus électoral en RDC. Divergences sur les réformes électorales prioritaires

Lundi 22 Mars 2021 - 19:47

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Les opinions achoppent principalement sur la nécessité de désigner urgemment les animateurs de la Céni.

La session parlementaire ouverte le 15 mars place au cœur du débat la question liée à l’investiture du gouvernement et s'interroge sur la réforme électorale dont l’axe central porte sur la révision du cadre légal régissant les élections en République Démocratique du Congo avec, par ricochet, la mise en place d’un nouveau leadership à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Un dernier sujet sur lequel achoppent les opinions des acteurs tant politiques que sociaux.

Au parlement et dans plusieurs quartiers généraux des partis politiques, l’on estime que l’examen du rapport de la Centrale électorale, des projets de loi électorale et du projet de loi portant organisation et fonctionnement de la Céni est prioritaire parce que permettant de baliser le chemin des bonnes élections en 2023. L’on note à cet effet que toute tentative de désignation des animateurs de la Céni de manière anticipative saperait le processus électoral.

L’autre son de cloche est venu des autorités religieuses qui ont priorisé le remplacement des animateurs de la Centrale électorale en lançant un appel à candidature le 20 mars pour la désignation d’un nouveau président, conformément à la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Céni. Ce qui aurait le mérite d’éviter un nouveau glissement de calendrier.  En réaction, l’Association africaine des droits de l’Homme (Asadho) a estimé que les confessions religieuses vont trop vite en besogne.

Selon l’abbé Donatien Nshole, les chefs de confessions religieuses sont d’accord pour considérer qu’il ne faut pas attendre la fin des réformes pour commencer à chercher et à désigner les membres. « Les confessions religieuses s’engagent, déjà, à entamer la procédure, invitant celui qui a l’ambition d'être candidat de confession religieuse à aller déposer sa candidature dans une des confessions religieuses de son choix. Chaque confession religieuse va faire une présélection des candidatures recueillies pour en retenir trois qui l’amènera à la plénière », a-t-il précisé

Le processus de désignation du remplaçant de Corneille Nangaa à la tête de la Céni avait donné lieu à une vive tension au sein de l’opinion congolaise. Cette question a été l’une des principales pommes de discorde entre le camp du président Tshisekedi et celui de Joseph Kabila dont la conséquence a été le refus de l’entérinement de la candidature de Ronsard Malonda, par le Chef de l’Etat. Il s’en est suivie une crise entre les responsables des confessions religieuses concernées.   
 
Une divergence des vues est également observée sur la question du recensement posée comme préalable aux élections par certains cadres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Ils justifient leur proposition par le besoin de disposer d’un fichier d’état civil et donc des statistiques fiables de la population essentiellement dans les zones de conflit. D’aucuns y voyant une astuce visant à postposer les élections, dénoncent les manœuvres du parti présidentiel et appellent à la vigilance du peuple congolais.

Jules Tambwe Itagali

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