Processus électoral : les élections locales hypothétiques en février 2015

Samedi 26 Avril 2014 - 14:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’on semble se diriger droit sur une répétition des événements qui ont favorisé la crise politique vécue après les élections de novembre 2011.

Chaque jour qui passe réduit les chances de la commission électorale nationale indépendante (Céni) d’organiser les élections municipales, urbaines et locales en février 2015. À huit mois de la date envisagée dans la feuille de route de l’organisme de gestion des élections en RDC, la situation semble avancer à pas de tortue. Ni le financement nécessaire aux différentes opérations prévues ni les lois attendues ne sont produits pour enclencher définitivement le train de ces élections historiques réclamées par la population.

Comme d’habitude, l’on attend la dernière minute pour répondre aux désidérata de la Céni, rendant la situation on ne peut plus stressante tant pour la maîtrise des lois intimement liées à l’organisation des municipales, urbaines et locales que les commandes et donc la production du matériels nécessaires à ces élections. La classe politique qui tarde également à réagir face à cette attitude des institutions concernées par la production des lois et le financement des élections s’active encore à rechercher des postes au sein du gouvernement de cohésion nationale annoncé depuis le mois d’octobre 2013.

L’on semble se diriger droit sur une répétition des événements qui ont favorisé la crise politique vécue après les élections de novembre 2011. L’équipe Daniel Ngoyi Mulunda avait été appelée aux affaires alors que tous les délais étaient largement dépassés. La classe politique congolaise en général et l’opposition politique en particulier n’a jamais cessé de faire de déclaration réclamant la proclamation des résultats de la présidentielle du 6 décembre. Le fétichisme de la date était présent dans tous les discours. Parmi les donneurs des leçons se trouvaient essentiellement des élus (députés nationaux et sénateurs) à la base même du retard de la production des lois pour la faisabilité des élections.

L’équipe Malu-Malu a pris la précaution de transmettre à qui de droit un document qui relève noir sur blanc les dates critiques pour la bonne organisation des prochaines échéances, celles qui concernent notamment le Parlement et le gouvernement. Étant arrivé à la fin du mois d’avril, il y a donc lieu de s’interroger sur la volonté réelle des élus de permettre l’organisation des élections conformément aux prévisions de la Céni. Sinon, faut-il simplement conclure que les jeux sont faussés à leur genèse. Au moment venu, la responsabilité doit être partagée avec tous les décideurs, chacun selon son aire de compétence.

Jeannot Kayuba