Rapatriement des FDLR : l’implication de la communauté internationale sollicitée

Jeudi 20 Août 2015 - 18:00

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Le soutien de l’ONU est requis pour appuyer et soutenir l’administration des camps de transit en RDC et faciliter le rapatriement au Rwanda des ex-combattants hutus rwandais à défaut de leur réinstallation dans un pays tiers. 

Plus que jamais, le rapatriement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en transit à Kisangani, à l’Est de la RDC, continue à se poser avec acuité. Ces ex-combattants hutus rwandais réfugiés sur le territoire congolais à la suite du génocide intervenu en 1994 au Rwanda, sont devenus un motif d’instabilité et d’insécurité pour les autochtones qui ne jurent que par leur rapatriement. Ils sont constamment accusés de vols, viols, meurtres, pillages, enrôlement d’enfants et de trafic illicite des ressources naturelles. Des sources gouvernementales, il appert qu’il resterait actuellement moins de quatre cents FDLR à neutraliser sur quelque 1500 combattants actifs avant l’offensive militaire lancée contre eux par les Fardc en début d’année.

Au-delà de la controverse suscitée par ces chiffres (certaines sources soutiennent qu’il en existe encore plus d’un millier à l‘Est de la RDC), la problématique de leur rapatriement reste toujours entière. C’est depuis 2014 que la dynamique du rapatriement a été lancée avec, à la clé, la volonté de faire reddition pour « se consacrer à la lutte politique » au Rwanda exprimée par les ex-combattants eux-mêmes. À la fin, seulement quelques centaines des ex-combattants se sont rendus pendant qu’une partie d'entre eux est en transit à Kisangani avant un éventuel départ pour le Rwanda ou un pays tiers.

Mesurant la hauteur de cet enjeu étroitement lié à la stabilité des Grands lacs, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc) ont, au cours du 35e sommet qui s’est tenu à Gaborone (Botswana) du 17 au 18 août, sollicité carrément l’implication de la communauté internationale. Cette dernière a été clairement exhortée à appuyer et soutenir l’administration des camps de transit en RDC et faciliter le rapatriement au Rwanda de ces ex-combattants à défaut de leur réinstallation dans un pays tiers.

Cette recommandation de la Sadc tombe à point nommée, juste au moment où des voix s’élèvent dans le camp de transit de Kisangani pour dénoncer les conditions précaires dans lesquelles y vivent les rebelles hutus rwandais désarmés. Dans une lettre adressée à l'envoyé spécial de l'ONU pour les Grands lacs, Saïd Djinnit, les ex-combattants FDLR se sont plaints des conditions de cantonnement à Kisangani de près de 800 membres de leur groupe ayant choisi de déposer les armes.

Privés constamment de nourriture avec leurs dépendants ainsi que des soins médicaux, ils pensent qu’il s’agit là d’une stratégie sournoise concoctée par les autorités militaires congolaises en vue de les forcer à rentrer au Rwanda. L’on fait même état de trois morts depuis juillet suite aux mauvaises conditions de vie dans ce centre de transit. Des allégations que refuse d’avaliser le commandement des Fardc dans cette partie du pays qui promet d’enquêter. Pendant ce temps, d’autres sources confirment le détournement des vivres et médicaments devenu monnaie courante sur le site avec la complicité des responsables commis à la distribution.

Alain Diasso

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