RDC-Cameroun : Florent Ibenge rate sa première sortie

Lundi 8 Septembre 2014 - 15:15

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La sélection congolaise s'est inclinée, le 6 septembre, à Lubumbashi sur le score de deux buts à zero face aux Lions indomptables du Cameroun en première journée de leur groupe dans le cadre des éliminatoires de la Can 2015.  

Ayant pris les rennes de l’équipe nationale à quelques mois du match contre le Cameroun comptant pour la première journée des éliminatoires de la CAN 2015, l’on n’espérait pas mieux pour Florent Ibenge qui était astreint à monter une ossature en urgence. Juste deux rencontres amicales, l’une contre V.Club et l’autre contre TP Mazembe, ont suffi au nouveau sélectionneur pour mettre en place son effectif. Sans une préparation sérieuse, il devait faire en pensant que la providence divine pouvait faire le reste. Mais hélas !  La mixture entre les professionnels venus d’Europe et les joueurs locaux n’a pas tenu face au Cameroun samedi au stade TP Mazembe à Lubumbashi.

Deux buts à zéro en faveur des fauves camerounais. Le score à lui seul est révélateur du grand chantier que représente encore la sélection congolaise en pleine reconstruction. Dès l’entame de la partie, les Léopards de la RDC ont affiché des signes évidents de lourdeur, sans fond de jeu avec, à la clé, un manque d’entrain plutôt indigne d’une équipe qui cherche à faire le résultat. Le tempérament de gagnant était plutôt ressenti du côté des Camerounais qui ont fini par prendre le jeu à leur compte. Aucun joueur congolais n’est sorti du lot tout au long de cette partie en termes d’efficacité. La charnière centrale tenue par Cédric Mongungu et Chancel Bemba a fait eau de toute part laissant quartier libre aux attaquants camerounais qui, plus d’une fois, ont inquiété le portier Kidiaba.

Jouant très bas avec une défense attentiste et un milieu de terrain complètement dégarni, les Léopards ont subi le match. Ni Cédric Mabwati ni Distel Zola, encore moins Munganga, n’ont pu contenir les assauts des Camerounais qui, au fil des minutes, reprenaient confiance. Quant au secteur offensif, il est demeuré inopérant quoiqu'il y ait eu quelques incursions de Firmin Mubele ou encore de Yannick Bolasie qui confondaient vitesse et précipitation, gaspillant des occasions franches qu’ils pouvaient bien négocier en gardant leur tête froide. L’entrée de Déo Kanda qui a remplacé Youssouf Mulumbu n’a pas non plus apporté grand-chose aux Léopards qui ont brillé par un laxisme coupable qu’ils ont payé cash en concédant deux buts sur des erreurs de marquage. Entre temps, les deux latéraux Ebunga et Issama censés apporter du tonus sur les flancs ont été quasi inexistants. Bref, c’est une équipe sans âme, sans meneur de jeu, misant essentiellement sur des individualités, qui a presté samedi à Lubumbashi.

Ce qui relance la sempiternelle problématique de l’apport des joueurs évoluant à l’étranger dans la sélection nationale. Leur prestation moyenne lors de cette rencontre suscite déjà des interrogations quant à la nécessité de les convoquer aussi longtemps qu’ils ne donnent pas satisfaction. Dans le cas d’espèce, la légion étrangère venue d’Allemagne, de Belgique, de France ou de Turquie, n’a pas été à la hauteur des attentes. La plupart évoluent certes dans des clubs prestigieux d’Europe mais tout le problème est qu’on ne maîtrise pas toujours leur niveau de compétition faute de suivi.

Plus d’une fois, l’option de constituer une ossature locale sur laquelle l’on pouvait adjoindre quelques professionnels a été évoquée, mais elle finit toujours par être remise aux calendes grecques.  L’entraineur Florent Ibenge a donc du pain sur la planche pour bâtir une équipe nationale solide et conquérante. Il a certes besoin du temps pour ce faire, mais les sportifs congolais, eux, comme d’habitude, attendent de bons résultats même lorsque la préparation ne suit pas toujours. Toutefois, rien n’est encore perdu. D’où, le prochain match contre la Sierre Léone devra être placé sous le signe de la revanche pour les Léopards obligés de le gagner pour espérer revenir dans la compétition. C’est le moment de prendre une option sérieuse de qualification pour la CAN 2015 plutôt que d’attendre la dernière minute comme c'est la règle en RDC.    

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Florent Ibenge