RDC : le pape rappelle que la politique est de la seule compétence des laïcs

Samedi 13 Septembre 2014 - 15:59

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Les évêques de la République démocratique du Congo (RDC) sont venus en visite ad limina au Vatican.

C’est, après les Camerounais il y a une semaine, le tour des évêques de la RDC de venir au Vatican, le 11  et le 12 septembre, pour leur visite ad limina. La soixantaine de prélats que compte la conférence épiscopale est allée, en deux groupes, accomplir ce geste d’obédience et de communion avec le pape comme ils y sont tenus tous les cinq ans selon les Constitutions de l’Église catholique universelle.

Le pape les a reçus avec d’autant plus de cordialité que les évêques comptaient aussi dans leur délégation le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa et surtout membre de la commission des huit cardinaux chargés de conseiller le pape. Celui-ci a écouté avec attention la présentation préliminaire que le président de la Conférence épiscopale congolaise, Mgr Nicolas Djomo Lola, évêque de Tshumbe, a faite de l’Église catholique dans son pays. Avec ses joies, ses peines et ses espérances, elle maintient « le regard tourné vers l'avenir », a dit Mgr Djomo.

En retour, le pape a souligné combien la vitalité de l’Église congolaise était louable, mais nécessitait aussi, par ailleurs, une évangélisation en profondeur. Et pourquoi l’Église avait besoin de pasteurs qui ne soient pas, en quelque sorte, toujours partis. « La  présence, la proximité et la stabilité de l’évêque dans son diocèse sont nécessaires pour rassurer les prêtres et les candidats au sacerdoce, et pour que tous les fidèles se sentent accompagnés, suivis et aimés », a relevé le Souverain pontife.

Le pape a aussi fortement insisté sur l’attention à la jeunesse, pour sa formation spirituelle et humaine. L’Église catholique au Congo est jeune, a-t-il relevé, mais elle est surtout aussi « une Église de jeunes ». C’est pourquoi elle a le devoir d’aider les jeunes à puiser en Dieu la force de « résister aux multiples tentations issues de la précarité de leur vie ». « Je pense particulièrement avec effroi à ces enfants et à ces jeunes, enrôlés de force dans des milices et contraints de tuer leurs propres compatriotes ! ».

La situation des jeunes et des enfants n’est pas séparable de la situation générale de la famille congolaise, « source de toute fraternité, fondement et première route de la paix ». Si la paix, importante dans tout pays est essentielle au développement de la Nation, a dit le pape en substance, elle est aussi favorisée par l’action de ceux qui gouvernent. « En étant éclairés par les pasteurs, et dans le respect des compétences », ceux-ci peuvent mieux accomplir leurs devoirs au service de l’État et de la société.

Mais le chef de l’Église reste fermement mis en garde contre les mélanges des genres : pas de prêtres en politique ! « Alors que votre pays va connaître des rendez-vous politiques importants pour son avenir, il est nécessaire que l’Église apporte sa contribution, tout en évitant de se substituer aux institutions politiques. Les pasteurs doivent se garder de prendre la place qui revient de plein droit aux fidèles laïcs, qui ont justement pour mission de témoigner du Christ et de l’Évangile en politique et dans tous les autres domaines de leurs activités », a souligné le pape.

Lucien Mpama