RDC : Leymah Gbowee appelle à stopper la guerre contre le corps de la femme

Jeudi 27 Février 2014 - 16:40

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La libérienne qui est prix Nobel de la paix a effectué une mission de recherche en RDC, dans le cadre de la campane internationale, pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit.

La prix Nobel de la paix a lancé cet appel au gouvernement de la RDC et à la communauté internationale pour mettre les femmes au centre des efforts déployés pour la paix et mettre fin à une violence sexuelle endémique.

Contrairement à une certaine opinion qui qualifie la RDC de capitale mondiale du viol, Mme Leymah Gbowee a une autre définition de la RDC. « Je vois surtout que c'est la capitale des femmes fortes et de la solidarité entre femmes.  Nous sommes ici pour soutenir les femmes courageuses qui ont survécu au viol ou à d'autres formes de violence sexuelle et qui aident à leur tour des survivantes.  Ces femmes sont des pacificatrices, et elles ont besoin de soutien pour instaurer une paix durable dans ce pays.  Elles nous ont dit : « Trop, c'est trop ». La guerre menée contre le corps des femmes doit cesser », a-t-elle déclaré.

Des recommandations

Cette mission de recherche a rencontré 350 femmes en RDC qui ont formulé des recommandations-clés à l’endroit du gouvernement de la RDC, de la région et de la communauté internationale, lesquelles recommandations soutiennent une meilleure protection des défenseurs des droits de l’homme, une application stricte de la justice transitoire en RDC, des réparations pour les survivants, un accès à toute une gamme de services pour les survivants (médicaux, psychologiques, légaux et socio-économiques, planification familiale) dans l'ensemble de la RDC, une réforme de la police, de l'armée et d'autres mécanismes judiciaires et la mise en œuvre complète du Plan d'action national sur la violence sexuelle fondée sur le genre. La grande préoccupation est celle qui concerne le manque de fonds alloués aux organisations de femmes basiques.

Présidente de Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (Sofepadi), Julienne Lusenge a indiqué que son organisation collabore avec des organisations du monde entier qui se soucient profondément du sort des femmes en RDC. « De concert avec nos partenaires de la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit, nous invitons les gouvernements de cette région à se joindre à nous pour offrir un accès adéquat aux soins pour les victimes de violences sexuelles de la RDC tout entière, et pour mettre fin à l'impunité qui existe encore aujourd'hui pour les auteurs de viols et d'autres atrocités perpétrées à l'encontre des femmes », a-t-elle déclaré. 

« Ces petites organisations possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour offrir une gamme complète de services aux femmes congolaises.  Nous appelons à plus de soutien direct envers ces organisations de base », a déclaré la directrice exécutive de Nobel Women’s Initiative créée par six femmes lauréates du prix Nobel de la paix, Elizabetn Bernstein, en louant le travail abattu par la Sofepadi.

Composée de journalistes, de philanthropes et d’expertes des droits des femmes américaines, la mission de recherche en RDC est descendue à Kigali, capitale du Rwanda, ainsi qu’en RDC, précisément à Bunia dans la Province Orientale et Bukavu, au Sud-Kivu. À chaque étape, le groupe a rencontré des organisations de femmes, des groupes de base défendant la justice, des responsables du gouvernement des provinces et des responsables de l’ONU ainsi que d’autres organisations internationales. La délégation s'est rendue en RDC sur l'invitation d'organisations de femmes de la RDC qui font partie de la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit. La délégation devra achever sa mission à Kigali, où elle rencontrera  des responsables locaux, des membres de la communauté diplomatique et des représentants d'agences internationales.

Gypsie Oïssa Tambwe