Recensement administratif spécial : les opérations se déroulent non sans difficultés

Jeudi 22 Août 2013 - 4:45

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Lancées il y a trois semaines, les opérations du recensement administratif spécial se poursuivent normalement sur le terrain, en dépit de quelques difficultés rencontrées par les agents recenseurs

Selon certains agents recenseurs rencontrés sur le terrain, près de 85% des citoyens veulent bien se faire recenser, mais sont confrontés à de nombreux problèmes, notamment ceux liés aux pièces d’identité. « Partout où nous passons, les gens ont envie de se faire recenser, mais sont en face de plusieurs difficultés qui sont de deux, voire trois ordres », a reconnu Anatole Bayimissa, un des contrôleurs de l’équipe 142 du quartier Mansimou, dans le huitième arrondissement. « Il y a ceux qui veulent se faire recenser et qui vous accueillent dans leurs familles. On les recense sans problème parce qu’ils savent que c’est une opération nécessaire. Par contre, d’autres refusent catégoriquement de se faire recenser, et ce pour de multiples raisons », a-t-il ajouté. Il a attiré l’attention des populations en leur disant : « Si vous n’avez pas de pièce d’identité, vous ne pouvez pas vous faire recenser. Vous ne pouvez donc pas figurer sur la liste électorale, et donc vous n’avez pas droit à la carte d’électeur. »

La première catégorie de citoyens qui n’a pas de pièces d’identité l’explique ainsi : « Nous les avons perdues pendant les événements qui ont eu lieu au pays. » D’autres, qui ont des pièces d’identité, ne veulent pas se faire recenser sous prétexte qu’ils ne veulent pas aller voter. Une troisième catégorie, qui veut bien aller voter, ne sait pas où se procurer les pièces d’état civil alors que les mairies sont à leur portée. Pour ces agents, le travail de sensibilisation s’accentue au niveau des populations pour qu’elles puissent non seulement se procurer des pièces d’état civil, mais aussi se faire recenser. Ils ont à cet effet pensé qu’une déclaration du chef de l’État serait peut-être la bienvenue pour motiver les populations. Parce que, selon eux, les Congolais ne mesurent pas l’importance du vote.

Pour rappel, l’opération, qui a commencé il y a bientôt trois semaines, se fait par équipes de dix personnes, composées de représentants de la majorité présidentielle, de l’opposition, des partis du centre, de la société civile et de l’Administration.

Certains agents manquent à l’appel

Outre les difficultés évoquées, beaucoup d’agents recenseurs, qui avaient pourtant reçu la collation dès le début de l’opération, ne se font plus voir, ce qui a considérablement réduit la composition des équipes qui sont passées de dix agents à huit, et même sept : « Le jour où nous avons reçu la collation, ou mieux le déplacement, des agents recenseurs sont venus le même jour, ont pris l’argent et ont par la suite disparu. Il y a des équipes qui sont en sous-nombre, c’est-à-dire au lieu d’être dix, elles ne sont que huit, voire sept. On constate qu’il y a beaucoup d’absents sur le terrain. » Les raisons de ces absences ne sont pas encore connues. Il appartient à la commission d’organisation d’examiner ces abandons au moment où les Congolais attendent la réussite de cette opération.

Jean-Jacques Koubemba