Regards congolais sur l’Exposition universelle de Milan

Mercredi 3 Juin 2015 - 21:24

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Trois membres ministres présents à Milan portent trois regards croisés sur l’Expo-2015.

Le Congo a brillé des mille feux à l’Exposition universelle de Milan le 30 mai. C’était sa « National Day », journée consacrée à chaque pays participant à ce grand carrefour des expositions, des savoirs, des projets et des affaires : une vitrine mondiale déjà fréquentée par près de trois millions de visiteurs en seulement 33 jours d’ouvertures ! Ses artistes, son stand et ses sept ministres présents ont dit aux Italiens ce qu’est le Congo et ce qu’il entend faire dans la voie de son développement, priorité retenue par ses plus hauts dirigeants. Alors, au-delà du formalisme d’une participation qui peut aller de soi tout comme pour les 147 autres pays animant pavillons ou stands, qu’est-ce que le Congo est venu dire et montrer à Milan ?

● Isidore Mvouba, ministre d’État du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé.

 

■ « L’Expo est une vitrine saine de la coopération entre pays. Nous, qu’est-ce que nous y apportons ? Notre manière de voir et de faire, et notre volonté de mieux faire. Le monde à nourrir, c’est aussi la volonté commune de ceux qui savent et de ceux qui peuvent pour faire avancer la planète. Ici, nous découvrons et nous montrons. Notre pays, comme je l’ai dit ce matin, c’est 10 millions d’hectares cultivables dont 2% seulement sont mis en valeur. La coopération italienne se voit là offrir une opportunité qui est déjà en marche. Vous savez que le Premier ministre Renzi a rendu visite à notre pays en juillet dernier, qu’il a eu de fructueux entretiens avec le président Denis Sassou N'Guesso. Le président est revenu ici le 1er mai, à l’ouverture de cette Exposition universelle. Il s’agit de renforcer cette entente. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour nourrir la planète. Vous savez que le Congo est déjà auto-suffisant en manioc, il l’est aussi en maïs. Et il est en passe de l’être dans d’autres domaines essentiels où les résultats sont encourageants. Comme vous le savez, l’indépendance est aussi dans la sécurité alimentaire ».

Dépêches de Brazzaville : Nourrir la planète, mais peut-être nourrir le Congo d’abord, non ? Le Congolais moyen sait-il toujours les efforts du gouvernement pour l’autosuffisance alimentaire ?

« Vous avez raison, bien des réalisations ne sont pas toujours connues de notre peuple, qui croit que notre survie est dans l’importation continue des denrées et autres biens de consommation courante. Mais notre venue à l’Expo apporte de la visibilité à cette action qui, en retour, reviendra au Congo sous forme, je l’ai dit, d’un partenariat gagnant-gagnant pouvant bénéficier à tous les Congolais ».

● Adelaïde Mougany, ministre des Petites et moyennes entreprises et de l’Artisanat.

■ « Quand on regarde les résultats aujourd’hui sur le manioc par exemple, cela nous incite à aller résolument de l’avant. Le thème de l’Exposition universelle (« Nourrir la planète, énergie pour la vie », Ndlr), nous concerne directement, nous, pays en développement. Nourrir la planète, c’est engager l’agriculture. Quand vous voyez la place que nous donnons à l’agriculture dans cet événement, vous ne pouvez que convenir de notre volonté de venir voir ici ce que les autres ont fait et continuent de faire dans un domaine aussi capital pour que nous aussi nous fassions mieux ; que nous créions des PME qui s’inspireront des succès des autres. Il s’agit d’avancer à partir ce que les autres ont fait ;  pas de réinventer la roue. On se sert de ce que les autres ont déjà réalisé pour en tirer le meilleur parti possible. Vous avez vu ce qu’on peut obtenir avec le manioc (sodas, diverses déclinaisons de farines et même un pain de manioc « révolutionnaire », Ndlr), allez voir dans notre stand. Vous m’en direz des nouvelles ! »

● Claudine Munari, ministre du Commerce et Approvisionnements.

■ « Triomphante, moi ? Non. Je suis seulement heureuse que notre pays ait pu prendre part à cette Exposition universelle. C’était pour nous l’occasion rêvée pour un échange d’information parce que, vous savez, là où des hommes et des femmes se retrouvent, l’information circule et on apprend beaucoup des autres. Cela permet aussi à la population italienne de mieux connaître notre pays pour voir qu’il y a beaucoup à faire chez nous ; de les attirer pour venir investir chez nous. L’Expo de Milan participe aussi des très bonnes relations entre nos deux pays, et entre nos plus hauts dirigeants. Vous savez que le président du conseil (Premier ministre Matteo Renzi, Ndlr) a déjà fait un tour chez nous. La pyramide commence par le haut et ça redescend vers la base ; c’est une manière d’aborder les choses. Quand les autorités sont en communion comme c’est le cas, la confiance s’établit, les portes s’ouvrent et les perspectives de développement deviennent bien réelles. Donc, l’Expo pour le Congo, c’est une opportunité. Il n’y a pas de doute là-dessus ».

Lucien Mpama, Envoyé spécial à Milan

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