Réinsertion sociale : prendre à bras-le-corps la situation des bébés noirs

Jeudi 6 Octobre 2022 - 20:00

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Ghilslaine Chéraline Matondo,  présidente de l’Association des artisans de Loutassi, se donne la mission de réinsérer socialement les jeunes égarés. Elle recrute des ex-bébés noirs ou « kulunas » qu’elle forme au métier de garnissage, ayant pris à bras-le-corps la situation de ces rebus de la société, dans le seul souci de leur réinsertion. 

« Ma vision s’inscrit dans la poursuite de la marche vers le développement, programme gouvernemental du chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, qui fait de la paix son crédo », a indiqué Chéraline Matondo, se félicitant de ce que la récupération de ces délinquants a ramené la paix dans des familles.

« Des parents ont chassé leurs enfants parce qu’ils sont devenus des bandits de grand chemin. Mais grâce à notre action, nous avons rétabli la paix dans ces familles, et ces enfants aujourd’hui réinsérés sont devenus des chefs d’atelier, pour certains, et des pères de famille, pour d'autres. Nous leur inculquons des valeurs pour les sortir du banditisme », a expliqué la présidente de l’association les Artisans de Loutassi.

Ghislaine Chéraline Matondo est détentrice d’un BAC G3 en techniques commerciales, obtenu au lycée technique du 1er mai de Brazzaville. Après un bref passage à la Faculté des sciences économiques, elle est arrivée dans le métier de garnissage en 2019 et entend y consacrer le reste de sa vie. Aujourd’hui, elle est comptée parmi les premières femmes dans ce métier. Pleine d’initiatives, elle ajoutera à la formation le volet réinsertion pour permettre à ces jeunes de se refaire une place dans la société.

Depuis lors, l’atelier reçoit des délinquants qui ont compris le sens de l’entreprise créée par elle. Ainsi, les ateliers MB sont régulièrement visités par des gens de bonne volonté qui apportent un peu de leur soutien pour encourager cette dame dans la réalisation de cette entreprise salutaire au profit de la paix et de la quiétude dans la société.

« Ces enfants ont pris l’engagement de renoncer à la machette et à d’autres types d’armes blanches pour devenir des chefs d’atelier et des pères de famille responsables », s’est félicitée la présidente.  

Ces jeunes reconvertis l’appellent  affectueusement « Mama ya bana », autrement dit " la maman des enfants", eux  qui n’espéraient plus avoir une maman pouvant les aimer et les porter dans son sein.

C’est dans ce contexte que le Réseau des journalistes communicateurs congolais pour la promotion et l’émulation du citoyen, que préside Sametone Ondendé, lui a décerné le diplôme d’honneur et un trophée d’or pour reconnaître les efforts qu’elle fournit.

Notons que la présidente de l’association des Artisans de Loutassi nourrit de grandes ambitions pour l’avenir de ces délinquants. Elle envisage, entre autres, l’ouverture d’autres ateliers de formation dans les douze départements du Congo.

Christ Boka

Légendes et crédits photo : 

Ghislaine Chéraline Matondo et des ex-bébés noirs à l'atelier

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