Réinsertion sociale : quelles stratégies à mettre en œuvre après la cessation des transferts sociaux ?

Lundi 11 Mai 2015 - 17:00

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La problématique a été débattue les 7 et 8 mai derniers au cours d’un atelier organisé à Brazzaville par le ministère des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM).

Dans le but de réduire la faim et d'améliorer l’accès des populations pauvres aux services sociaux de base (l’éducation et la santé), le gouvernement a mis en œuvre depuis 2012, avec l’appui du PAM, le programme de filet de sécurité alimentaire qui a ciblé en 2014 quelques 5600 ménages, soit plus de 33 000 personnes. Il s’agit notamment de fournir, à travers ce projet, des bons électroniques échangeables contre des vivres dans des boutiques préalablement identifiées, par le biais des compagnies de téléphonie mobile Airtel et MTN Congo.

Le projet vise spécifiquement, à améliorer la consommation alimentaire des populations vulnérables ; assurer l’accès des femmes enceintes ou allaitantes et des enfants de deux ans aux services de soin ; améliorer les conditions de vie des ménages affectés par le VIH et/ou la tuberculose. Il devrait également favoriser le retour à l’école des enfants déscolarisés des ménages les plus pauvres; améliorer la nutrition et soutenir l’adhésion au traitement ARV/DOTS des PVVIH et/ou tuberculeux.

Selon le représentant adjoint du PAM au Congo, Koffi Akakpo,  la mise à échelle d’un tel  programme ne saurait se faire sans une stratégie effective et efficace de sortie pour permettre non seulement une autonomisation progressive mais également l’intégration de nouveaux bénéficiaires. « C’est dans ce contexte que se tient le présent atelier en vue d’élaborer des stratégies efficaces de sortie, assurer la complémentarité avec les autres projets sociaux et de développement», a-t-il indiqué à l’ouverture de l’atelier.

La protection sociale non contributive assure des prestations non pérennes

Présidant la rencontre, la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Emilienne Raoul, a reconnu que des milliers de ménages étaient bénéficiaires de ce programme. Cependant, bien que tout système de protection soit basé sur le principe de solidarité a-t-elle rappelé, la protection sociale non contributive assure des prestations non pérennes, limitées dans le temps, en général pour une durée de 2 ans.  Le ménage, l’individu identifié très pauvre et qui reçoit des prestations gratuites sans contrepartie monétaire de sa part, doit pouvoir se prendre en charge après la cessation des transferts monétaires ou en nature. « Si vous êtes réunis autour de cet atelier, c’est pour que nous réfléchissions ensemble sur les dispositifs à mettre en œuvre afin que les individus, les ménages qui ont bénéficié des transferts monétaires ou alimentaires pour sortir de la pauvreté, ne retombent plus dans la pauvreté à la cessation de ces transferts », a souligné la ministre, rappelant que le but est de rendre autonome les bénéficiaires des programmes de lutte contre la pauvreté.

L’atelier de définition des stratégies de sortie progressive des bénéficiaires des projets de transferts sociaux a regroupé les délégués des ministères de la Promotion de la femme, de la Jeunesse,  de l'Enseignement technique et professionnel, des Petites et moyennes entreprises, de la mairie, les associations et ONG. Il s’est agi pour les participants d’étudier les mécanismes à mettre en place pour créer des passerelles entre eux pour que la sortie des bénéficiaires du dispositif d’assistance intègre le dispositif d’inclusion productif. « En effet, les bénéficiaires ne doivent pas être d’éternels consommateurs mais plutôt entrer dans un système productif pour créer de la richesse et bénéficier des retombées de la croissante économique à laquelle ils auront contribué. Le gouvernement entend établir des partenariats avec tous les acteurs œuvrant dans le cadre de l’autonomisation des personnes et groupes vulnérables », a conclu Emilienne Raoul.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Emilienne Raoul entourée de Koffi Akakpo et Marie Céline Tchissambou- Bayonne ; les participants ; crédit photo Adiac