Relations internationales : d’importantes mutations s’annoncent avec l’administration Biden

Lundi 25 Janvier 2021 - 15:05

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L’ambition affichée dans le cadre de ces changements semble irréversible puisque le 46e président s’est prononcé pour le renforcement du partenariat entre son pays et l’Afrique, ainsi qu’avec les pays occidentaux. Il envisage, en outre, d’adopter une autre attitude sur le commerce face à la Chine, engager de nouvelles négociations sur le nucléaire iranien, et veiller personnellement à l’application d’une série de décisions prises pour marquer une nette rupture avec le mandat de Donald Trump.

 

A en croire la présidence sud-africaine, l’Afrique et Washington travaillent actuellement ensemble pour renforcer leurs liens comme convenu lors du récent échange entre le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le président américain Joe Biden.  Et fort de cet élan, Cyril Ramaphosa, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union africaine (UA), « espère un solide partenariat entre les Etats-Unis et le continent africain pour promouvoir la paix et la stabilité dans les relations internationales et faire avancer le multilatéralisme », indique un communiqué. « Biden et la vice-présidente élue Kamala Harris ont identifié l’Afrique comme un acteur majeur des relations internationales et de la progression du multilatéralisme », ajoute la même source.

Hormis l’Afrique, les décrets signés par l’actuel président américain, engageant le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat et au sein de l’Organisation mondiale de la santé suscitent une vague d’optimisme et de soulagement chez les alliés traditionnels des Etats-Unis, qui ont proposé à l’Amérique un nouveau pacte fondateur.  Ces textes précèdent bien d’autres qui vont provoquer de profondes mutations dans des secteurs variés à travers le monde.

Autre question prioritaire : le président démocrate prévient qu’il compte maintenir les droits de douane punitifs contre la Chine. Il ne veut pas déroger à cet engagement alors qu’en janvier 2020, Washington et Pékin avaient signé un accord commercial dit « de phase 1 » dans lequel les autorités chinoises s’étaient engagées à augmenter jusqu’en 2021 une somme d’au moins 200 milliards de dollars de leurs achats de produits et services américains.

En revanche, cet accord a maintenu des droits de douane américains de 25% sur tout un éventail de biens et de composants industriels chinois représentant 250 milliards de dollars et des mesures de rétorsion chinoises sur plus de 100 milliards de dollars d’importations en provenance des Etats-Unis.

De sérieux dossiers à régler entre Moscou et Washington

Du fait de la guerre commerciale ayant opposé les deux plus grandes puissances sous la présidence de Donald Trump leurs rapports sont tombés au plus bas.

Pour éviter que cette situation perdure, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, appelle Américains et Chinois à « faire preuve de sagesse pour s’entendre mutuellement ». « C’est l’obligation de la Chine et des Etats-Unis (…) et c’est aussi l’espoir de la communauté internationale », lance-t-elle.

Reste à savoir si Washington prendra cet appel en considération puisque dès début décembre, Joe Biden avait indiqué au New York Times qu’il resterait ferme vis-à-vis de Pékin, et avait évoqué l’idée de faire front commun avec l’Union européenne  en matière de commerce.

S’agissant des relations multiformes entre les Etats-Unis et ses alliés européens, les deux parties sont prêtes à les raffermir. Quant à l’axe USA-Russie dont les relations sont actuellement plus bas depuis la fin de la Guerre froide, en raison de désaccords persistants sur un nombre croissant de dossiers, Moscou pense que leur amélioration dépendrait uniquement de la « volonté politique » de l’actuel président américain. Malgré cela, les deux pays ont d’importants dossiers à régler. En tête de liste : la prolongation, ou non, du traité de désarmement russo-américain New Start qui expire le 5 février. Il s’agit du dernier grand accord régissant une partie des arsenaux nucléaires des deux grands rivaux géopolitiques.

Au sujet de la crise israélo-palestinienne, le futur secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, signale que si Joe Biden prône la « solution à deux Etats », un Etat palestinien viable aux côtés d’Israël, il n’a toutefois pas l’intention de revenir sur la reconnaissance par Washington, sous Donald Trump, de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu.

« Nous pouvons revigorer nos alliances fondamentales comme autant de multiplicateurs de notre influence à travers le monde », assure le futur chef de la diplomatie américaine, soulignant que les Etats-Unis et les alliés sont en « meilleure posture pour contrer les menaces » posées par certains pays dont la Corée du Nord, y compris contre le terrorisme.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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