Religion et culture : des traditions bouleverséesVendredi 18 Décembre 2020 - 13:03 A chaque mois de décembre, l’humanité se bouge et s’organise pour terminer l’année en beauté en faisant ressurgir certaines coutumes et habitudes. Ici et là, se pensent avec éclat des réveillons de Noël, nuits de prières, spectacles, soirées cinématographiques, concerts, festivals, kermesses, défilés de mode… Des routines qui, cette année, sont totalement bouleversées à cause de la pandémie de covid-19.
Au sein de la communauté catholique par exemple, Mgr Anatole Milandou a publié une circulaire dans toutes les paroisses de Brazzaville signifiant que cette année, il n’y aura pas de célébration la nuit du 24 décembre. Cependant, la veille de Noël, il y aura dans chaque paroisse deux messes dans l’après-midi jusqu’en début de soirée. La traditionnelle crèche sera bien érigée pour ne pas déroger à la coutume. Et pour le 31 décembre, aucune veillée de prière ne sera organisée. L’archevêque de Brazzaville a plutôt appelé les fidèles à se réunir chacun dans sa maison pour prier et confier la nouvelle année entre les mains de Dieu. Du côté des autres courants chrétiens, il n’est pas non plus évident de se réunir la nuit du 24 ou du 31 décembre parce que cela est passible de sanction. En attendant que le gouvernement se prononce sur la conduite à tenir durant cette période, certaines congrégations sont à pied d’œuvre pour préparer des nuits de prières en ligne le 31 décembre. Cultes auxquels chaque croyant pourra s’y associer depuis son domicile. « Vue la crise sanitaire que le pays traverse actuellement, c’est plutôt sage de procéder de la sorte. Bien évidemment que ça sera un peu triste et bizarre cette première fois mais nous n’avons pas le choix que de nous adapter », en juge Sabine Ayounou, fidèle d’une assemblée chrétienne de la place. Si cette période de fin d’année était aussi l’occasion propice pour les tenanciers des hôtels, restaurants, bars, boîtes de nuit, kermesses et foires de réaliser de bons chiffres d’affaires, cette année il n’en sera pas le cas. Dans la capitale, quasiment pas d’événements majeurs à l’horizon. Les spectacles vivants toujours en berne ! Visiblement, 2020 aura été une année dramatique pour le secteur de l’art et de la culture au Congo. Depuis mars, les spectacles, festivals, salons et autres rencontres majeures de cette industrie sont interdites. « Les artistes congolais pleurent mais on ne les entend pas. Ils sont en train de mourir mais on ne s’en rend pas compte. L’industrie du spectacle au Congo est dans une agonie profonde », se lamente Malolo Matouala, opérateur culturel et cinéaste congolaise. La salle de cinéma Canal Olympia n’est devenue que l’ombre d'elle-même depuis sa fermeture en mars, liée à la pandémie du coronavirus. A cette période de l’année, elle aurait affiché une programmation alléchante en lien avec Noël et permis aux vacanciers de se divertir à travers le grand écran. Hélas, la covid-19 ne lui en donnera pas l’occasion. Les galeries, quant à elles, sont devenues solitaires et n’accueillent plus du monde. Même apitoiement du côté de l’Institut français du Congo qui clôturera cette année sans activités majeures en lien avec les festivités de fin d’année. A peine, le rendez-vous « Les chorales de Brazzaville chantent Noël » qui sera revisité en programme audiovisuel diffusé sur les radios et chaînes nationales le 26 décembre. Pour cette fin d’année, les acteurs culturels doivent s’armer de courage et de patience car les sorties en avant-première, spectacles et concerts ne seront pas au programme. Pour les friands de ces événements, il va falloir s’accoutumer aux nouvelles habitudes qu’impose la covid-19. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :La nuit de prière du 31 décembre 2019 face à ce qu’il en sera cette année/DR Notification:Non |