Religion musulmane : la fête de la Tabaski célébrée sous le signe de l’altruisme

Mardi 15 Octobre 2013 - 17:45

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Un rappel à l’amour d’autrui et pour Dieu a été fait le 15 octobre au stade Saint-Denis, à l’endroit des milliers de fidèles musulmans de plus de vingt mosquées de Brazzaville, venus pour officier la fête du mouton, encore appelée la Tabaski

Comme de tradition, cette fête dépend du calendrier lunaire. Elle est très populaire et commémore le sacrifice d'Abraham, Dieu ayant demandé au patriarche de lui sacrifier son fils Ismaël. À cette occasion, tout est fermé : boutiques, étals, grands magasins et boulangeries. L’activité commerciale est presque paralysée dans toute la ville de Brazzaville. L’on remarque également les magnifiques soutanes et autres tenues vestimentaires (neuves) que portent tous les musulmans lorsqu'ils se rendent chez leurs frères pour manger le mouton. « Une fête qui occasionne aussi la sécurité sociale et la solidarité agissante. C’est un jour de partage où chacun doit fêter à côté de son voisin et de sa famille. À l’heure de la prière, il y a même des frères qui prient dehors et cela témoigne la forte concentration des communautés étrangères », explique un frère musulman.

Outre la fête, l’activité musulmane est florissante au niveau des communes de Brazzaville et dans les autres villes à forte concentration humaine. Elle est nettement accentuée par la forte communauté malienne. Aux anciennes mosquées, se sont ajoutées deux autres à la commune d’Ouenzé 5e arrondissement, trois à Moungali 4e arrondissement et quatre à Poto-Poto 3e arrondissement. Sur l’ensemble du territoire, l'on compte plus d’une soixantaine de mosquées.

Par ailleurs, un projet de construction de la plus grande mosquée d’Afrique centrale par le gouvernement, qui autrefois traînait à cause de la localisation du site, a déjà commencé. Il y a trois à quatre décennies passées au Congo, la religion musulmane comptait 15% de fidèles, donc en troisième position après l’Église catholique et les communautés protestantes.

Rappelons que l'Aïd al-Adha ou Eïd el-Adha en arabe « fête du sacrifice », appelé aussi Aïd al-Kabïr « la grande fête », par opposition avec l'Aïd el-Fitr appelé aïd el-seghir, ou petit aïd, est la fête la plus importante de l’islam. Elle a lieu le 10 du mois de Dhou al-hijja, le dernier mois du calendrier musulman, après station sur le mont Arafat, et marque chaque année la fin du hadj (pèlerinage). Cette fête commémore la soumission d’Ibrahim (Abraham dans la tradition juive) à son Dieu, symbolisée par l'épisode où il accepte d'égorger son, alors unique, fils Ismaël sur l'ordre de Dieu. Après son acceptation de l'ordre divin, le Dieu envoie l'archange Gabriel qui substitue au dernier moment l'enfant par un mouton qui servira d'offrande sacrificielle. En souvenir de cette soumission totale d'Ibrahim à son Dieu, les familles musulmanes sacrifient un animal selon les règles en vigueur.

Fortuné Ibara