Renforcement des capacités : quinze journalistes et communicants institutionnels congolais achèvent leur stage

Lundi 31 Janvier 2022 - 15:45

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Quinze journalistes et communicants congolais ont été formés, du 24 novembre au 23 décembre 2021, par des professionnels de la presse française et africaine. La cérémonie de remise des certifications de l’École supérieure de journalisme de Lille (ÉSJ) a eu lieu le 28 janvier à la Case de Gaulle, sous les auspices de l’ambassadeur de France au Congo, François Barateau, en présence des membres du Conseil supérieur de la liberté de communication. 

Organisée par l’ambassade de France en partenariat avec l’ÉSJ et le Centre international de presse du Congo, la formation en ligne avait pour thème « Plongée dans la machine à désinformer : comment lutter contre les fake news ? ».

S’exprimant au nom de tous les bénéficiaires de la formation, Rosie Pioth a estimé que les moments passés ensemble n’ont pas seulement été ceux d’apprentissage, mais aussi de partage et de convivialité qui leur ont permis d’entrer dans le monde des fake news, et de s’imprégner des astuces désormais utiles et nécessaires pour lutter contre la désinformation. « Nous savons désormais que le premier réflexe de tout bon journaliste, dès qu’il tombe sur une information quelle qu’elle soit, est de se poser la question suivante : est-elle vraie ? Et de cette question naîtra le processus de vérification, qui va le pousser à recouper l’information à la source, afin d’éviter d’allonger la chaîne de ceux qui distillent les fake news. Grâce à vos enseignements, chère Elisa, nous pouvons vous affirmer ici que notre esprit critique le sera plus encore, mais ce, dans le respect des règles déontologiques et professionnelles qui régissent chacun de nos métiers », a-t-elle déclaré.

Prenant la parole pour sa part, au nom des communicants, Sylver Ikama a indiqué qu’à l’heure de l’internet, les médias traditionnels n’ont plus le monopole de l’information. Muni d’un terminal et d’une connexion à internet, tout le monde est désormais capable de manipuler une partie de l’opinion publique, en diffusant ou relayant des informations n’ayant aucune base de véracité. Pour lui, cette formation est venue à point nommé. Et le choix de la qualité des bénéficiaires, à savoir les journalistes et les communicants d’entreprise s’avère judicieux en ce sens que ce sont des acteurs de premier plan dans le traitement et la diffusion de l’information. « Le droit des médias, l’éthique et la déontologie ont été revisités, comme pour nous rappeler à la fois nos libertés, nos limites, mais surtout notre responsabilité en tant que quatrième pouvoir. Rien n’a été occulté », a-t-il dit.

Pour Elisa Thevenet, formatrice en cheffe du programme de formation de l’ESJ de Lille, la question qu’elle a le plus entendu pendant cette formation c’est: « Comment on fait concrètement pour lutter contre les théories du complot et les fake news ? » Toute la difficulté, a-t-elle dit, est contenue dans ce « concrètement ». Et la réponse, « c’est en disséquant ce qui nous rend poreux à ces informations frelatées », a-t-elle répondu.    

 « L’Ecole supérieure de journalisme de Lille considère que l’éducation aux médias est un droit, que notre mission en tant que journalistes consiste à démocratiser l’accès à l’information et de nous sensibiliser, toutes et tous, à la prudence et la rigueur que la possibilité de s’adresser au monde exige. Ce sont ces fondamentaux que j’ai eu l’immense plaisir de partager avec nos quinze bénéficiaires cette année », a-t-elle fait savoir.

Une formation d’une grande importance pour les journalistes congolais

L’ambassadeur de France au Congo a salué la présence d’Elisa Thevenet, qui a fait tout spécialement le déplacement de France, avant de circonscrire l’événement. « Je suis aujourd’hui devant vous pour parler renforcement des capacités de la presse et amélioration de la gouvernance publique au Congo. Encore ?,  diront certains … ils devront s’y habituer, car il s’agit de l’un des axes d’effort important de cette ambassade… », a déclaré François Barateau.

Consciente de ces enjeux et engagée en faveur du développement de la société civile congolaise, ainsi qu’en faveur de l’amélioration de la gouvernance publique, « l’Equipe France au Congo » soutient activement le renforcement des compétences des femmes et des hommes de presse. « Nous le faisons avec conviction, sérieux et responsabilité, car nous croyons à l’indispensable rôle des médias dans la construction et la prospérité d’une société démocratique, stable et pluraliste », a soutenu le diplomate français.

 « Nos sociétés, nos communautés de destin, ont besoin d’une presse structurée, capable de produire de l’information pertinente pour former des citoyens éclairés. Une presse forte sera toujours un puissant antidote contre la manipulation de l’information et les opérations de désinformation. Et des journalistes bien formés, intègres et responsables, seront également des professionnels de la presse plus respectueux des citoyens et des institutions, ainsi que de leurs responsables », a-t-il ajouté.

A l’issue de la cérémonie, Tiras Adang, l’un des communicants institutionnels, pense que cette formation est d’une grande importance pour le Congo, qui comme bien d’autres pays fait l’objet des critiques, parfois sans fondement, sur la toile. « Des personnes, parfois avec des fausses identités, discréditent le pays sur la toile, développant ce que l’on peut appeler des théories du complot. Grâce à la vérification digitale que nous venons d’apprendre, nous sommes en mesure dorénavant de détecter ces fossoyeurs de troubles sur la toile, de démasquer leurs identités, connaïtre qui a émis telle ou telle information, souvent mensongère sur notre pays. Notre formation est donc un atout. Nous lançons un appel aux pouvoirs publics de capitaliser ces acquis », a-t-il dit.

Précisons que la formation a été donnée par Elisa Thevenet, Emmanuel de Solère Stinzy, Trésor Kuibangula et Israël Guebo.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Rosie Pioth s'exprimant au nom des journalistes bénéficiaires de la formation / DR 2- La formatrice Elisa Thevenet délivrant son message / DR 3 - Les bénéficiaires des certifications posant avec l’ambassadeur de France au Congo / DR

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