Royaume-Uni : deux favoris pour succéder à Boris Johnson et revoir l’aide britannique

Vendredi 8 Juillet 2022 - 15:53

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Longtemps persuadé qu’il pouvait rester en poste malgré les mensonges, scandales et conflits d’intérêts, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fini par démissionner, sous la pression de poids lourds de son gouvernement.

Il laisse un Parti conservateur épuisé par l’exercice du pouvoir et très fracturé. En difficulté depuis des mois, embourbé dans une série de scandales, volte-face et mensonges, Boris Johnson a fini par jeter l’éponge, le 7 juillet. Une chute  précipitée par la démission spectaculaire, en moins de 24 heures, d’une quarantaine de ministres et collaborateurs. Un exode d’une rapidité sans précédent  dans l’histoire du Royaume-Uni. Il pourrait rester Premier ministre jusqu’en automne. Le temps qu’un nouveau leader soit élu par les conservateurs. Le mécontentement courait depuis des mois, nourri notamment par le scandale des fêtes illégales à Downing Street pendant le confinement anti-Covid.

Boris Johnson et la réduction de l’aide britannique

Le mandat de Boris Johnson a vu une réduction de l’aide britannique de 0,7% à 0,5% du revenu national brut (RNB) ainsi que la fin du réputé ministère du Développement international, devenu une partie du Foreign, Commonwealth & Development Office. Le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni sera choisi par les membres du Parti conservateur. Il n’y a pas de candidat unique. Le petit groupe de prétendants potentiels a des points de vue très variés sur le développement international. Le journal Guardian cite l’ancien chancelier Rishi Sunak, accusé d'essayer d'imposer de nouvelles coupes dans l'aide en catimini, et Penny Mordaunt qui, en tant qu’ancien chef du DFID et travailleur à but non lucratif, est censé adopter une approche plus favorable à l’aide, comme les deux favoris  pour succéder à Boris Johnson au 10 Down Street.

Et parmi les prétendants extérieurs figurent la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, dont la récente stratégie de développement international a fait l’objet de critiques, et Tom Tugendhat, président de la commission des affaires étrangères, qui a mené ces critiques et qui s’est rebellé contre son propre parti lorsque le vote sur la réduction de l’aide étrangère a eu lieu. Stephanie Draper, PDG de Bond, le réseau britannique d’ONG, a exhorté quiconque succédera à Boris Johnson à inverser une grande partie de son héritage en matière d’aide. « Sous sa direction, nous avons également assisté à la fusion mal réfléchie entre le Foreign Office et le DfID, ainsi qu’aux coupes dévastatrices dans le budget de l’aide britannique, supprimant une bouée de sauvetage pour des milliards de personnes confrontées aux conflits, à la pauvreté et au changement climatique », a-t-elle déclaré. « Nous espérons que celui qui le remplacera prendra des mesures urgentes pour nous ramener à 0,7 % du RNB allant à l’aide britannique, afin que nous puissions légitimement reprendre notre rôle d’acteur mondial lorsqu’il s’agit de tenir nos promesses aux populations les plus marginalisées du monde », a-t-elle exhorté.

Noël Ndong

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