Sahel : les Belges s'engagent dans l'opération Barkhane en 2021

Mercredi 2 Décembre 2020 - 11:03

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En 2021, une compagnie belge va s'engager au côté de la France dans l’opération Barkhane. Un accord politique est attendu. Il s'agit de la composante Terre.

 

La composante Terre belge, sous l'appellation « SGTIA (sous-groupement tactique interarmes) », d'environ 250 hommes devrait s'engager dans l’opération Barkhane -plus précisément au Mali, en 2021. Des militaires belges sont déjà présents, au sein de l’EUTM Mali et dans le peloton multisensor dans la Minusma. Soit un total d'environ 150 hommes. La composante Terre, pour la grande partie, milite pour cet engagement permettant de tester également « grandeur nature » ses nouveaux blindés Griffon et Jaguar, en interopérabilité totale avec les Français. Cette fois-ci, le déploiement irait au profit de l’opération française Barkhane. Ce serait un premier ancrage du partenariat franco-belge dans le cadre du contrat CaMo (capacité motorisée).

La Belgique deviendrait le principal contributeur de l’opération Barkhane. Les informations sont consignées dans la note de politique générale du ministère belge de la Défense, soumis à la Chambre des députés. « Un déploiement d’un sous-groupe tactique d’armes combinées (CATSG ou Combined Arms Tactical Subgroup), éventuellement dans le cadre de l’opération française Barkhane, sera étudié plus avant et, le cas échéant, fera l’objet d’un débat parlementaire », précise la note. Une prudence est donc de mise, tranchant avec les autres engagements (EUTM, Minusma). En effet la décision appartient à l’exécutif en Belgique. Mais il n’y a pas d’unanimité au sein de la coalition ''Vivaldi ''. Si les libéraux et socialistes francophones sont plutôt favorables, les Verts francophones, Ecologistes et Socialistes flamands notamment ne ressentent pas une envie forcenée envers ce qui peut apparaitre comme une « aventure » militaire. Ce qui a poussé le gouvernement belge à recourir à une discussion parlementaire, une sorte d’approbation lui permettant d’éviter une crise sur un sujet accessoire en pleine crise de Covid-19.

Cette ambition de la composante Terre n’est pas surprenante. Le général-major Pierre Gérard avait fixé le cap à son arrivée fin 2019, faisant de la vocation opérationnelle des forces terrestres une priorité absolue. Il envisageait l’engagement d’une compagnie interarmes dans la période 2021-2024. Sur le moyen terme, il visait également l’engagement d’un bataillon interarmes à partir de 2025. Si l'engagement de la Belgique dans cette opération venait à être formel, ce serait un signal fort sur la coopération européenne, alors que la France attend de l'aide dans sa lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne.

 

Noël Ndong

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