Santé de la reproduction : des journalistes recyclés pour mieux lutter contre la fistule obstétricale

Mardi 6 Mai 2014 - 16:35

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les reporters de presse écrite ainsi que ceux des chaines de radio et de télévision ont participé, le 06 mai à Brazzaville, à un atelier spécifique organisé par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) destiné à mieux informer les communautés sur la lutte contre la fistule obstétricale

En prélude à la Journée internationale de la lutte contre la fistule obstétricale, qui aura lieu le 25 mai prochain, l’objectif visé par le FNUAP en organisant cette formation, est de faire en sorte que les journalistes reporters puissent appréhender la souffrance des femmes atteintes de la fistule obstétricale, en les impliquant dans la mobilisation collective pour améliorer la santé de la reproduction féminine.

Les professionnels des médias formés pour la lutte contre la fistule doivent prendre conscience du rôle majeur qu’ils peuvent jouer dans les campagnes de sensibilisation pour un changement de comportement chez les populations afin d’aider à l’amélioration de la santé de la reproduction. Les participants ont donc été instruits sur les facteurs et les causes immédiates de la fistule ainsi que les conséquences de cette maladie, considérée comme honteuse pour la femme, souvent victime et stigmatisée, en outre affectée physiquement et mentalement par une incontinence qui l’oblige à l’isolement.

Selon l’UNFPA, l’étroitesse du bassin de la femme, l’accouchement retardé, l’absence de planning familial de couples et le peu de fréquentation des centres hospitaliers pour les consultations prénatales et les accouchements, sont certains des facteurs favorisant la fistule. Or celle-ci se soigne. Une enquête au niveau des communautés a bien démontré qu’au Congo les groupes ethniques sont désormais conscients de cette pathologie, qu'ils prenaient avant pour une maladie mystique sans solution. Les anciens malades peuvent également témoigner de leur guérison suite à leur traitement et leur prise en charge gratuite par l’UNFPA.

Identifier précocement, et mettre en place un cathéter dans la vessie permet de diminuer la pression sur les tissus et d’obtenir un certain nombre de fermetures spontanées des fistules. En cas d’échec de cette méthode ou si la patiente est vue tardivement, seule une réparation chirurgicale est possible. Ainsi qu’en cas de succès de la fermeture, une incontinence peut subsister, par lésion des sphincters de la vessie, dont le traitement reste complexe et aléatoire. Par ailleurs, les suivis de grossesses, les accouchements assistés et le financement des actions de lutte peuvent atténuer le nombre de femmes atteintes de la fistule ou aider à atteindre l’objectif 5 du millénaire pour le développement relatif à la santé de la reproduction.

Rappel : la fistule obstétricale est la constitution d’une communication anormale (une fistule) entre la vessie et le vagin (fistule vésico-vaginale) ou entre la vessie et le rectum (fistule vésico-rectale) survenant à la suite d’une grossesse compliquée. En des termes plus simples, la fistule obstétricale est le résultat de la rupture d’un nombre important de tissus entre la vessie et le vagin ou vessie et le rectum, indisposant ainsi la femme.  

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Séance de formation des journalistes