Secteur bancaire : la RDC prend une décision historique

Mercredi 10 Juin 2015 - 13:45

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La RDC est le premier pays africain à autoriser désormais aux banques locales de réduire leur allocation de capital jusqu'à 50%. L'objectif de la Banque centrale du Congo (BCC) est de les aider à concurrencer les banques internationales et à augmenter le montant de leur engagement de manière à participer à des grandes transactions.

L’annonce a été faite le 9 juin par la BCC lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Elle ouvre de nouvelles perspectives au secteur bancaire congolais qui a connu un développement fulgurant ces dernières années, avec l'intégration des nouveaux produits pour résister à une concurrence à 18. Cette décision aide davantage les banques locales à devenir plus compétitives. Concrètement, il est possible pour une banque locale de réduire jusqu’à 50% du capital qu’elles doivent allouer aux transactions pour autant que le risque crédit soit assuré par l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA).

À en croire les analystes, cette mesure est prise en partenariat avec l’ACA qui travaille en RDC sur un portefeuille de centaines de millions de dollars américains dans différents secteurs. Et les banques qui font assurer ces transactions bénéficieront de la réduction du capital loué. Avec cette nouvelle règle, l’ACA se positionne désormais comme une institution multilatérale dotée d’un statut assez particulier. Sa longue expérience avec les banques centrales des pays de la Comesa, y compris la RDC, sans oublier sa bonne notation par Standard & Poor’s, en fait d'ailleurs un partenaire idéal pour les pays de la région.

L’espoir est de voir d’autres pays emboîter le pas à la RDC. Mais pour nombre d’analystes, il faut placer cette décision congolaise comme le premier résultat significatif des contacts entre les banques centrales des pays de la Comesa et l’ACA. Mais qu’est-ce qui change ? Il y a toute une pratique adoptée par les banques centrales de la plupart des pays africains qui consiste à exiger aux banques commerciales d’allouer un montant de capital minimum proportionnellement à leurs actifs corrigés en fonction de la qualité du risque.

La RDC prend une mesure qui lui permettra de protéger les banques contre le risque de défaillance de la part des clients. Comme dans les marchés développés, la BCC pourra réduire le ratio minimum du capital pour des actifs qui sont protégés par ACA qui jouit, il faut le rappeler, d’une bonne notation. L’avantage est que cette réduction permet de libérer le capital de la banque et lui permet de prêter plus. En Afrique, une telle politique n’avait jamais été adoptée par une banque centrale.

Laurent Essolomwa

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