Sécurité alimentaire en Afrique : les chefs d’Etat et de gouvernement attendus à Dakar

La rencontre fait suite à la première édition tenue en 2015 qui avait permis aux participants de mettre sur pied une nouvelle politique de développement agricole intitulée « Nourrir l’Afrique à travers la stratégie pour la transformation agricole ».

Parlant des effets positifs de cette nouvelle politique, le responsable de la BAD a spécifié qu’après six ans de sa mise en œuvre, le groupe de la Banque a permis à plus de deux cent cinquante millions de personnes de bénéficier des améliorations dans le secteur agricole. Le groupe s’est également attaqué à l’impact causé par l’invasion russe en l’Ukraine sur la sécurité alimentaire, en lançant la facilité africaine de production alimentaire d’urgence dotée d’un milliard de dollars, avec pour objectif d’aider vingt millions d’agriculteurs à produire trente-huit millions de tonnes d’aliments d’une valeur de douze milliards de dollars. Ceci, en quarante-cinq jours après le lancement de la facilité. Ce qui a permis au groupe d’approuver environ un milliard de dollars d’opérations réparties dans vingt-quatre pays. C’est ce qui témoigne le bien-fondé de cette deuxième rencontre.

 « Nous appelons à une coalition mondiale d’efforts autour de l’Afrique pour libérer son immense potentiel agricole afin qu’elle devienne une destination mondiale permettant de répondre aux pénuries croissantes en matière d’approvisionnement alimentaire dans le monde », a déclaré le président du groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina. Il a insisté sur le fait que les pays africains ont intérêt à exploiter le potentiel agricole et alimentaire du continent, en transformant leurs efforts de plaidoyer en actions concrètes. D’autant plus que selon les statistiques, environ 228 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, dont le tiers est en Afrique.

« L’ironie, c’est que l’Afrique, avec 65 % des terres arables restantes, a le potentiel pour nourrir neuf milliards de personnes dans le monde d’ici à 2050. Ses vastes superficies de savane sont à elles seules estimées à quatre cents millions d’hectares, dont seulement 10 % sont cultivés », a-t-il ajouté.

Faire de l’Afrique un grenier pour le monde

Exhortant les responsables africains à plus d’actions positives pour booster le secteur et promouvoir la sécurité alimentaire, l’un des responsables de la commission de l’UA a précisé qu’en levant les obstacles au développement agricole et en l’accompagnant à travers les investissements nouveaux, la production de l’Afrique pourrait passer de 280 milliards de dollars par an à mille milliards de dollars d’ici à 2030. Et, investir dans l’augmentation de la productivité agricole, soutenir les infrastructures, les systèmes agricoles adaptés au climat, avec des investissements du secteur privé tout au long de la chaîne de valeur alimentaire, peut aider à faire de l’Afrique un grenier pour le monde. C’est pourquoi, durant ce sommet, les participants et les acteurs du secteur privé s’engageront à développer des chaînes de valeur critiques. Cependant, les gouverneurs des banques centrales et les ministres des Finances auront à cœur la charge d’élaborer des dispositifs de financement pour la mise en œuvre de pactes pour l’alimentation et l’agriculture, en collaboration avec les ministres responsables de l’agriculture, ainsi qu’avec les acteurs du secteur privé y compris les banques commerciales et les institutions financières.

« La ferme volonté politique des chefs d’État africains, la disponibilité de technologies et de plateformes pour fournir à grande échelle des technologies agricoles résistantes au climat à des millions d’agriculteurs nous donneront les succès incroyables dans certains pays, notamment dans la réalisation de l’autosuffisance alimentaire en très peu de temps dans des cultures sélectionnées. Le respect de ces éléments factuels montrera que l’Afrique peut devenir la destination mondiale pour fournir et répondre à la pénurie croissante de produits alimentaires », conclut la BAD.

Notons que ce sommet sera accueilli par le président sénégalais, Macky Sall, notamment en sa qualité de président en exercice de l’UA.